Afficher un message
Vieux 20/01/2007, 20h08   #1
ChemicalStöf
autiste
 
Avatar de ChemicalStöf
 
Date d'inscription: 12/2002
Localisation: jm'appelle Kimi, jviens d'Paris
Messages: 7 392
ChemicalStöf devrait être votre modèleChemicalStöf devrait être votre modèleChemicalStöf devrait être votre modèleChemicalStöf devrait être votre modèleChemicalStöf devrait être votre modèleChemicalStöf devrait être votre modèleChemicalStöf devrait être votre modèle
Envoyer un message via MSN à ChemicalStöf
PainStation, la borne qui fait mal

Citation:
Envoyé par overgame
Le prix du danger
Par Eric Simonovici le 20.01.2007
Véritable version compétitive de Pong, la Painstation impose des punitions parfois douloureuses au perdant. Une œuvre-jeu fascinante adressant les phénomènes d'addiction et testant les limites que les joueurs sont prêts à tutoyer pour s'assurer la victoire.
C'était en octobre dernier, durant le festival Villette Numérique 2006 : à côté de la table ronde des créateurs ayant fait l'ouverture ou de l'intervention passionnante de Jordan Mechner sur les relations entre jeu vidéo et cinéma, un itinéraire "GameArt" exposait une dizaine d'installations d'artistes inspirées par le médium. Peu, cependant, se sont révélées aussi populaires et aussi intéressantes que la fameuse Painstation, qui avait d'ailleurs déjà fait un passage, "très remarqué" selon les organisateurs, au festival en 2004.

Initialement créée par le collectif allemand //////////fur//// en 2001, et désormais dans sa version 2.5, la machine est, à la base, une vraie version arcade et deux joueurs de Pong. A une différence – majeure – près : pour pouvoir participer, la main doit être placée en quasi-permanence sur la PEU, la Pain Execution Unit ou "distributeur de douleur". Lorsque le joueur manque une balle, le dispositif inflige l'une des trois punitions possibles : un coup de chaleur (tranquille), une décharge électrique (déjà plus surprenant) ou quelques mini-coups de fouets (beaucoup plus douloureux que l'on pense). Pour pimenter un peu la partie, le jeu dispense également quelques bonus tels que multibilles, accélération de la balle ou multiplicateur de douleur pour son adversaire.

Les réactions du public face à l'appareil sont, à elles seules, un spectacle passionnant. Il y a les curieux un peu masochistes, ceux qui perdent délibérément pour tester les capacités de bourreau de la machine. Beaucoup, également, abandonnent dès la première punition, sur un haussement d'épaule et un "c'est débile !" bien senti, voire accusent carrément la Painstation et ses créateurs de sadisme. Le collectif, cependant, a toujours revendiqué une approche très premier degré, le désir simple de "rendre l'expérience de jeu plus physique". "On comprend que les gens nous accordent des penchants sadiques, expliquait Tilman Reiff, co-inventeur de la Painstation, en 2002. Mais ce qui nous intéresse vraiment, c'est d'associer physiquement le corps et la technologie tout en s'amusant. Où est le sadisme dans cela ?"

Et c'est lorsque les joueurs acceptent – voire apprécient – l'expérience que l'installation offre sa piste de réflexion la plus intéressante, adressant directement le phénomène d'addiction lié au médium : puisque l'on court à tout moment le risque d'être puni, parfois douloureusement (comme le prouvent les photos de la "galerie de la douleur" sur le site officiel), pourquoi continuer à jouer ? "C'est une expérience complètement nouvelle, explique le collectif au site Little Mathletics. La simple menace d'être puni met tous vos sens en alerte. Et puis il y a la souffrance et les cris de votre adversaire, tout en sachant que la prochaine balle vous causera peut-être la même souffrance. C'est un va et vient constant entre satisfaction et punition, fun et douleur." "J'ai vu des gens quitter la table avec du sang sur leurs mains et la peau complètement arrachée parce qu'ils ne voulaient pas perdre la face en public," confirme Reiff. On savait déjà les joueurs passionnés capables d'entrer dans une sorte d'état second, ignorant certains des signaux que leur envoie leur corps via la sécrétion d'endorphines. Ce postulat scientifique, la Painstation en teste les limites, et révèle par là même le jeu vidéo compétitif comme un loisir macho où l'important serait moins de gagner que d'éviter l'échec. Comme pour ce joueur, qui, devant nous, a encaissé sans broncher l'une des décharges électriques du jeu. "On m'a dit que je perdais si j'enlevais ma main," explique-t-il.
je vous conseille d'aller voir les photos sur le site du collectif, apparemment ils font plein de trucs originaux en plus de la painstation:
http://www.fursr.com/furyoureyesonly/

sinon, voici la bête:


http://www.fursr.com/furyoureyesonly/PS2/show_DSC00444_frei.jpg

en action:

http://www.fursr.com/furyoureyesonly/Bochum_Total_d1/show_DSC00021.JPG
http://www.fursr.com/furyoureyesonly/Bochum_Total_d1/show_DSC00043.JPG
__________________
t'énerve pas, jt'explique.

Dernière modification par ChemicalStöf ; 20/01/2007 à 20h14.
ChemicalStöf est déconnecté   Réponse avec citation