Kingdom Hearts 2
Genre : A-RPG
Machine : PS2
Développeur/Editeur : Square-Enix
Attention, gros coup de coeur! J'avais déjà vraiment beaucoup aimé le premier Kingdom Hearts, malgré des lacunes de gameplay parfois horripilantes, et j'attendais cette suite avec énormément d'impatience. Impatience ma foi franchement comblée!
Pour ceux qui ont occulté ce jeu de leur mémoire, je rappelle que Kingdom Hearts est issu de l'esprit un tantinet tordu de Tetsuya Nomura qui s'est réveillé un beau matin, sûrement avec la gueule de bois, avec l'idée débile de faire un jeu mélangeant univers Disney et personnages de Final Fantasy... Le résulat? Un véritable carton, adulé par une tripottée de fans, techniquement impressionant, doté d'un scénario riche, bien plus intéressant que ne le laissait supposer l'idée du crossover, mais cependant loin d'être parfait, en particulier à cause d'une caméra plus que capricieuse et de phases de plate-formes qui font grincer des dents.
Kingdom Hearts 2 est-il à la hauteur de son prédécesseur? En corrige-t-il les défauts? Sora chausse-t-il toujours du 52? Autant de questions qui devraient trouver réponses dans ce test!
Je sais pas à quoi carburent les scénaristes, mais ça doit être de la bonne!
KH2 débute deux ans après les événements concluant KH. Difficile de parler du cadre scénaristique sans spoiler complètement le premier, ainsi que l'opus GBA, Chain of Memories. Ceux qui l'ont fini, se souviennent sûrement que la fin de KH appelait impérativement une suite, car si la menace contre laquelle on se battait avait bien été éliminée, tous les héros, à l'exception de Kairi, se retrouvaient perdus dans Les ténèbres ou dans un univers bizarre. Chain of Memories prenait cette suite, en dévoilant une nouvelle menace, l'Organisation XIII, aux origines mystérieuses, dont les actions orientent le scénario de KH2.
A la fin de Chain of Memories, Sora se retrouve plongé dans un sommeil artificiel après avoir perdu tous ses souvenirs, ce sommeil a pour but de lui remémorer les événements qu'il a vécu dans KH en lui faisant oublier ceux de Chain of Memories.
Bon, il faut avouer que tout cela est très brumeux, mais quand on suit le scénario, tout se tient très bien. L'astuce scénaristique a clairement pour but de faire en sorte que l'on puisse jouer à KH2 sans avoir fait Chain of Memories.
Scénaristiquement, KH2 s'appuie donc sur une intrigue assez complexe, presque impossible à suivre si l'on a pas joué au premier, mais franchement intéressante et encore plus sombre que celle de son prédécesseur, malgré des univers Disney toujours aussi colorés.
Un mot sur un point que l'on aborde pas forcément toujours quand on teste un jeu video : la mise en scène. Celle de KH2 est tout simplement époustouflante. Les scènes cinématiques sont réalisées avec un brio et un sens du grand spectable irréprochables. Le prologue annonce la couleur : Kingdom Hearts 2, c'est un mélange d'action frénétique et nerveuse, et de mise en scène magnifique, le tout appuyé par un scénario tortueux dans lequel on se sent délicieusement perdu jusqu'aux dernières heures de jeu.
Par le pouvoir de la Keyblade ancestraaaaale!
Les yeux et les oreilles, ils sont contents
Graphiquement, les développeurs ont décidé de tout reprendre à zéro. Et quand on voit le résulat, il faut avouer qu'ils ont rudement bien fait. Tout d'abord, adieu les modélisations un peu approximatives de certains personnages, et surtout adieu les design grotesques des personnages issus des Final Fantasy. Dans KH2, tout est beaucoup plus fin, Leon/Squall et Aerith retrouvent la classe qu'ils auraient du avoir dans Kingdom Hearts, et tous les anciens personnages se parent d'un charisme renouvellé qu'ils avaient bien du mal à faire apparaitre dans le premier opus (Cloud, en particulier, et Tifa, nouvelle venue, ont droit à leur design d'Advent Children, claaaaasse!). Les environnements sont également beaucoup plus réussis, en particulier parce qu'ils sont plus colorés et beaucoup moins sombres.
A ce niveau, on retrouvera les univers familiers issus des productions Disney, dont un grand nombre étaient déjà dans le premier KH (Hercule, Aladdin, Nightmare Before Christmas, La petite sirène, Winnie l'Ourson). Au rayon des nouveautés, on pourra trouver Mulan, le Roi Lion, Tron, Pirates des Caraïbes (étonnant et plutot réussi), La Belle et la Bête, et le Chateau Disney où une surprise excellente nous attend.
Tout ce beau monde est bien maitrisé, chaque univers ayant sa propre ambiance vraiment fidèle à l'oeuvre originale, peut être même plus que dans le premier. En revanche on pourra regretter que les mondes soient globalements assez petits et les environnements à visiter très confinés, ce qui est parfois frustrant quand on aimerait en voir plus.
Mokkkay... Après Sora en sirène, Sora en lionceau. Aucun problème!
Pour ce qui est de l'ambiance sonore, c'est à nouveau Yoko Shimomura qui prend la baguette pour nous servir des compositions dans la droite lignées de celles de KH. Les musiques des mondes Disney sont toutes inspirées des thèmes propres aux univers visités... on aime ou pas (pour ma part, j'avais envie de me boucher les oreilles pendant le monde de Tron)! Quant aux musiques inédites, elles sont tout à fait squaresoftiennes dans l'esprit : un poil grandiloquente, toujours très trippantes, on ne s'en lasse pas.
Les voix sont également plutôt réussies, la plupart étant jouées par les acteurs qui avaient fait les voix dans les films. Mention spéciale à Johnny Deep, toujours aussi excellent dans le rôle de Jack Sparrow.
(suite dans le post suivant...)