Notre camarade CrazyJo me demandait si j'allais proposer mon test de FF8 (visible sur mon blog) à Planet Emu. Et bien non, car je le trouve trop personnel, donc non-objectif et avec un avis à contre-sens de ce qui se dit habituellement sur le jeu.
Je me permet tout de même de le publier ici et m'excuse par avance auprès des fans du jeu qui vont trouver ce test insultant, mais il reflète vraiment ce que je pense de ce jeu.
Nostalgie
Il y a quelques mois, profitant d'une promo sur le PS Store, je rachète, en bon pigeon que je suis, Final Fantasy 7ème du nom (que je trouve cultissime) pour y rejouer tranquillement au lit sur ma PS Vita. Une fois terminé (pour la 4ème fois), je me dis qu'il est peut-être temps de redonner une chance à sa suite. En effet, lorsque FF8 était sorti en 1999, j'avais été très déçu par le jeu et l'avais péniblement terminé (voire torché), uniquement motivé par les 350 F (67 € actuels si on compte l'inflation) que j'avais dû débourser pour la chose. Ce fut d'ailleurs mon dernier achat sur PS1, cette dernière étant rapidement remplacée par mon premier PC. Je rachète donc la chose pour 10 €, le télécharge sur ma Vita et me relance dans l'aventure, plein de bonne volonté, dans un état d'esprit de tolérance et d'ouverture. Cela ne suffira pas... je n'arrive vraiment pas à aimer ce jeu !
Techniquement au top
La bonne nouvelle, c'est que tous les défauts techniques et de design que pouvaient avoir FF7 ont été ici corrigés, particulièrement la cohérence visuelle : plus de personnages SD qui font tache, des protagonistes enfin texturés qui se fondent mieux dans les décors précalculés et une interface plus sobre et donc plus sérieuse. Techniquement, tout tient la route, le jeu étant vraiment beau (autant qu'il peut l'être pour une PS1) et on sent que Square maîtrise sa plate-forme, ce qui n'était pas toujours évident avec FF7 (attention, je ne crache pas dans la soupe, j'ai un autel dédié à FF7 où je brûle des cierges tous les soirs en bénissant ce jeu... mais il faut lui reconnaître quelques lacunes visuelles). Le design est également au top, avec des personnages charismatiques, une architecture originale, des véhicules dans le même ton, des monstres efficaces (même si connus pour la plupart), l'ensemble étant parfaitement cohérent et donnant une patte et une ambiance propre au jeu. Niveau musique, on est également au meilleur niveau, avec un Uematsu en grande forme qui composera pour l'occasion de nombreux thèmes mémorables. L'intro est d'ailleurs à l'image de cette quasi-perfection image/son avec un combat épique entre Squall et Seifer accompagné par le morceau "Liberi Fatali" qui colle au poil à la chorégraphie.... même 15 après ça me donne encore des frissons et ça m'avait fortement incité à acheter le jeu à l'époque !
Voir l'intro
Scenario ado mais correct
Donc la technique, c'est OK ! Passons au scenario. On retrouve des thèmes chers à la série, à savoir la lutte contre un pouvoir en place, l'armée, la magie, l'adolescence... auxquels s'ajoute une romance un peu cul-cul mais qui s'intègre plutôt bien au reste et justifie même pas mal de parti-pris esthétiques et musicaux. Même si ça n'est pas trop mon truc de voir débarquer les Feux de l'Amour dans un RPG, je dois avouer que, objectivement, ça ne nuit pas réellement au jeu et que ça peut même apporter un peu de fraîcheur (et une chanson de fin qui transpire la guimauve). Non, ce n'est pas cela qui me donne envie de jouer au freesbee avec les quatre CD du jeu.
Les combats, un mal nécessaire ?
Mon problème avec FF8 vient de cette chiasse de fuckin' système de jeu ! Alors que FF7 avait su proposer un gameplay à la fois familier aux les habitués de RPG, relativement accessible aux autres et également innovant grâce au génialissime système des matérias, FF8 décide de partir sur de nouvelles bases totalement différentes. Je n'ai rien contre l'innovation, du moment que celle-ci n'est pas régressive. Or, à l'image des ampoules à économie d'énergie, des boutons tactiles ou des mises à jour, le système de combat de FF8 basé sur les G-Force est un immonde calvaire ! C'est super compliqué à comprendre malgré d'interminables tutos, ça n'est pas intuitif pour un sou, ça rend totalement bancal le challenge et surtout, ça transforme les combats en moments pénibles, véritables maux nécessaires à la progression alors que c'est quand même censé être le coeur du jeu ! Je parle de challenge bancal : en effet, n'importe quel joueur ayant déjà joué au moins une fois à un RPG qui se lancera dans FF8 sans soluce sera clairement dérouté : plus de barre de magie (les magies se volent, se cumulent et s'utilisent à l'unité comme de simples objets), l'obligation de sacrifier une ou plusieurs aptitudes du menu de combat (seules 3 aptitudes simultanées sont autorisées, ce qui oblige souvent à se passer des objets ou des invocations, pourtant très utiles). Pire que tout : le level-up est à proscrire ! En effet, le niveau d'expérience des monstres s'aligne sur celui de vos personnages ! Une idée qui serait plutôt bienvenue pour offrir un challenge équitable à tous types de joueurs... sauf que dans les faits, si vous avez bien compris le système de compétences ou si vous vous aidez d'une soluce, il sera très facile d'être surpuissant au bout de quelques heures. Dans tous les cas, je peine vraiment à trouver un quelconque plaisir aux combats, même contre les boss. Comme les magies sont limitées et souvent peu puissantes, on passe son temps à invoquer les G-forces dont les cinématiques, si elles sont très réussies, sont surtout très longues et impossible à zapper ! Très vite, on trouve une autre activité à faire en parallèle pour passer le temps, comme jouer sur son smartphone... pas top pour s'impliquer vraiment dans le jeu ! Autre détail rageant, les Limitbreak : comme les Limites de FF7, il s'agit d'attaques surpuissantes que votre personnage peut lancer occasionnellement. Dans FF7, il suffisant de complèter une barre qui se remplissait au fur et à mesure des coups reçus : simple et efficace. Dans FF8, les conditions pour accéder aux Limitbreaks sont tellement compliquées qu'il est quasi-impossible de les anticiper et donc de compter dessus (en gros, elles s'activent quand vous êtes vraiment dans la merde et c'est difficile d'être plus précis !).
Pourquoi s'infliger ça ?
Au final (Fantasy ah ah !), les combats de FF8 sont une telle purge qu'ils réduisent à néant tout le travail qui a été fait autour et c'est vraiment dommage car j'aimerais prendre plaisir à suivre cette aventure épique, bien écrite, aussi agréable à l'oeil qu'à l'oreille. Même le mini jeu de carte Triple Triad est excellent... à tel point que je m'y amuse vraiment plus que dans le reste du jeu.
J'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi ce jeu a toujours été encensé, autant par la presse que par les joueurs, même aujourd'hui (18/20 de moyenne en critiques joueurs sur JV.com... c'est fou !). Je comprends que le jeu ai voulu dépoussiérer un peu le RPG, mais là c'est à la fois confus, frustrant et chiant ! J'avais déjà été super frustré par FFXIII qui, en plus de proposer des combats qui n'avaient plus rien à voir avec un RPG, m'agressait en permanence les oreilles mais proposait un univers passionnant et un visuel de haute volée. Pour FF8, c'est un peu le souci : OK l'emballage est super beau, mais un RPG c'est quand même avant tout une suite de combats suivant un fil conducteur ; ce dernier peut être le plus beau du monde, si les combats sont indigestes, le tout ressemblera à des étrons séchant sur un fil d'or...
Je préfère arrêter de me torturer sur ce jeu, je reste sur mon constat de 1999 : FF8 n'est pas agréable à jouer ! Sur ce, je vais tenter l'aventure avec sa suite, passionnante mais peut-être trop classique... Décidément chez Square, c'est tout ou rien !
La note du Gros JYP :
BOF...
FF8 passe à côté de ce qu'il promet, uniquement à cause de son système de combat déroutant. Dommage car le jeu est techniquement parfait et l'aventure est bien écrite.