Un topic pour parler de Kickstarter, du crowdfunding en général et des projets qui déchirent.
Comme c'est assez long, je vous annonce tout de suite qu'on va parler de Lego, de zombies, du nouvel épisode des Chevaliers de Baphomet et du nouveau RPG des créateurs de Fallout.
Ouaip, tout ça.
Pour commencer : le crowdfunding, c'est quoi ? Et bien, c'est du financement collaboratifs de projets, directement par les internautes.
Parce qu'il faut bien investir pour payer les salaires des développeurs, ou pour financer la fabrication en usine. La pratique la plus classique pour le faire, c'est de passer par un éditeur, qui aura pouvoir de décision sur le bébé, au point parfois de complètement corrompre l'esprit d'origine, et prendra une part non négligeable des bénéfices, parce qu'il faut bien un retour sur investissement.
Si un éditeur accepte, bien entendu. Sauf qu'il y en a un paquet qui répondent : votre projet, c'est de la merde, plus personne n'est intéressé par les point'n'click.
Comment ça marche ? Au lancement du financement, les créateurs du projet annoncent un délai pour réunir les sous, et un montant à atteindre pour le valider. Chacun met ce qu'il veut pour que le projet se fasse. Afin d'attirer le chaland, les créateurs proposent des récompenses en fonction des paliers : par exemple, pour un livre, la version numérique à 5$, le bouquin imprimé à 15$, la version deluxe à 30$, la version dédicacée à 100$, etc.
L'un des points importants, c'est que le compte n'est généralement débité qu'à la clôture du financement, et uniquement si celui-ci réussit : en cas d'échec du financement, rien ne se passe, les créateurs doivent juste trouver les sous d'une autre façon. Si jamais le financement est dépassé, ils peuvent au contraire se mettre les sous dans la poche, ou bien augmenter la qualité du produit : pour un jeu vidéo, faire des versions Mac et Linux, des traductions, etc.
La pratique était relativement confidentielle, jusqu'à ce que cet hiver, un certain Tim Shaffer annonce vouloir faire un point'n'click old school, pour un budget de 300 000 $ et faire tourner un documentaire dessus, pour un coût de 100 000 $, soit 400 000 $ au total, et il se donnait un mois pour le financement. Tim Shaffer est le mec derrière Day of The Tentacle et Full Throttle, et avait annoncé le soutien de Ron Gilbert (Monkey Island...). La somme a été atteinte en 8 heures, le projet fut le deuxième à atteindre le million de dollars sur Kickstarter (principale plate-forme américaine), le premier à atteindre les 3 millions.
C'était le projet Double Fine Adventure, le poster est superbe, je regrette de m'être planté de taille sur le tshirt, et le jeu devrait sortir d'ici quelques mois, avec mon nom dans les crédits.
Beaucoup de grands noms se sont lancés dans l'aventure pour faire revivre des projets qui leur tenaient à coeur, avec plus ou moins de succès.
Le temps de développement d'un jeu étant relativement long, on va donc parler de jeux pas encore sortis. Évidemment, rien ne garantit que les mecs ne vont pas se casser avec le fric, si ce n'est les class actions qui ne peuvent rembourser que les pledgers ricains (les pledgers sont ceux qui mettent leur fric dans un kickstarter). Mais je n'ai pas entendu parler de problèmes de ce genre sur les gros projets.
Parmi les autres succès, nous pouvons citer :
Wasteland 2, la suite du premier gros jeu d'Interplay, qui fut le prédecesseur spirituel de Fallout.
Project Fedora, la suite des aventures de Tex Murphy ( Under a Killing Moon, The Pandora Directive ... )
Le remake HD du premier Leisure Suit Larry, par le créateur Al Lowe. Pour celui-ci, la société détentrice des droits voulait s'assurer qu'il serait capable de rentabiliser un remake avant de lui confier un nouveau jeu.
Jane Jensen, la créatrice de Gabriel Knight et Gray Matter a vu son projet de deux nouveux jeux inédits être financés dans les derniers jours.
Carmageddon Reincarnation a été financé à mi-parcours.
Mais tout n'est pas si rose : le remake de BattleChess s'est de son côté complètement vautré, à peine 15% du financement atteint.
Mais il n'y a pas que les vieux jeux dans la vie, les nouveaux projets indés sont bien aussi.
On peut ainsi citer Dead State, un RPG en 3D isométrique dans un univers de zombies, avec une structure ouverte façon Fallout, des combats tactiques à la X-Com, dans une ambiance plus orienté survie qu'extermination de morts-vivants.
Ainsi que Ouya, la console sur Android, record de financement actuel.
Il faut savoir également que le crowndfunding ne se limite pas au jeu vidéo : le livre Culture Lego, traduction française de Kult Of Lego, fut ainsi financé par Ulele, une plate-forme française.
Enfin, le succès aidant, des éditeurs font aussi du crowdfunding pour augmenter le tirage. C'est le cas du jeu de société Zombicide de Guillotine Games : le kickstarter a ici plus fait office de pré-commande pour augmenter le volume de production, mais le jeu serait sorti quand même.
Et en ce moment, quels sont les projets de jeux qui dépotent ?
Project Eternity, le nouveau RPG en 3D isométrique d'Obsidian est déjà financé à hauteur d'1.3 million de dollars (1.1 requis ) alors qu'il a été lancé il y a deux jours à peine. Les 25 000 premiers pourront avoir la version Steam à 20$ au lieu de 25$ (le prix sur Steam sera a priori un poil plus élevé), il reste 400 places au moment où j'écris ces lignes.
Broken Sword 5 est financé également, sera tout en 2D, il reste encore 5 jours pour atteindre les paliers supplémentaires, pour plus de lieux, voir la mise en route de Beneath A Steel Sky 2.
Comme c'est assez long, je vous annonce tout de suite qu'on va parler de Lego, de zombies, du nouvel épisode des Chevaliers de Baphomet et du nouveau RPG des créateurs de Fallout.
Ouaip, tout ça.
Pour commencer : le crowdfunding, c'est quoi ? Et bien, c'est du financement collaboratifs de projets, directement par les internautes.
Parce qu'il faut bien investir pour payer les salaires des développeurs, ou pour financer la fabrication en usine. La pratique la plus classique pour le faire, c'est de passer par un éditeur, qui aura pouvoir de décision sur le bébé, au point parfois de complètement corrompre l'esprit d'origine, et prendra une part non négligeable des bénéfices, parce qu'il faut bien un retour sur investissement.
Si un éditeur accepte, bien entendu. Sauf qu'il y en a un paquet qui répondent : votre projet, c'est de la merde, plus personne n'est intéressé par les point'n'click.
Comment ça marche ? Au lancement du financement, les créateurs du projet annoncent un délai pour réunir les sous, et un montant à atteindre pour le valider. Chacun met ce qu'il veut pour que le projet se fasse. Afin d'attirer le chaland, les créateurs proposent des récompenses en fonction des paliers : par exemple, pour un livre, la version numérique à 5$, le bouquin imprimé à 15$, la version deluxe à 30$, la version dédicacée à 100$, etc.
L'un des points importants, c'est que le compte n'est généralement débité qu'à la clôture du financement, et uniquement si celui-ci réussit : en cas d'échec du financement, rien ne se passe, les créateurs doivent juste trouver les sous d'une autre façon. Si jamais le financement est dépassé, ils peuvent au contraire se mettre les sous dans la poche, ou bien augmenter la qualité du produit : pour un jeu vidéo, faire des versions Mac et Linux, des traductions, etc.
La pratique était relativement confidentielle, jusqu'à ce que cet hiver, un certain Tim Shaffer annonce vouloir faire un point'n'click old school, pour un budget de 300 000 $ et faire tourner un documentaire dessus, pour un coût de 100 000 $, soit 400 000 $ au total, et il se donnait un mois pour le financement. Tim Shaffer est le mec derrière Day of The Tentacle et Full Throttle, et avait annoncé le soutien de Ron Gilbert (Monkey Island...). La somme a été atteinte en 8 heures, le projet fut le deuxième à atteindre le million de dollars sur Kickstarter (principale plate-forme américaine), le premier à atteindre les 3 millions.
C'était le projet Double Fine Adventure, le poster est superbe, je regrette de m'être planté de taille sur le tshirt, et le jeu devrait sortir d'ici quelques mois, avec mon nom dans les crédits.
Beaucoup de grands noms se sont lancés dans l'aventure pour faire revivre des projets qui leur tenaient à coeur, avec plus ou moins de succès.
Le temps de développement d'un jeu étant relativement long, on va donc parler de jeux pas encore sortis. Évidemment, rien ne garantit que les mecs ne vont pas se casser avec le fric, si ce n'est les class actions qui ne peuvent rembourser que les pledgers ricains (les pledgers sont ceux qui mettent leur fric dans un kickstarter). Mais je n'ai pas entendu parler de problèmes de ce genre sur les gros projets.
Parmi les autres succès, nous pouvons citer :
Wasteland 2, la suite du premier gros jeu d'Interplay, qui fut le prédecesseur spirituel de Fallout.
Project Fedora, la suite des aventures de Tex Murphy ( Under a Killing Moon, The Pandora Directive ... )
Le remake HD du premier Leisure Suit Larry, par le créateur Al Lowe. Pour celui-ci, la société détentrice des droits voulait s'assurer qu'il serait capable de rentabiliser un remake avant de lui confier un nouveau jeu.
Jane Jensen, la créatrice de Gabriel Knight et Gray Matter a vu son projet de deux nouveux jeux inédits être financés dans les derniers jours.
Carmageddon Reincarnation a été financé à mi-parcours.
Mais tout n'est pas si rose : le remake de BattleChess s'est de son côté complètement vautré, à peine 15% du financement atteint.
Mais il n'y a pas que les vieux jeux dans la vie, les nouveaux projets indés sont bien aussi.
On peut ainsi citer Dead State, un RPG en 3D isométrique dans un univers de zombies, avec une structure ouverte façon Fallout, des combats tactiques à la X-Com, dans une ambiance plus orienté survie qu'extermination de morts-vivants.
Ainsi que Ouya, la console sur Android, record de financement actuel.
Il faut savoir également que le crowndfunding ne se limite pas au jeu vidéo : le livre Culture Lego, traduction française de Kult Of Lego, fut ainsi financé par Ulele, une plate-forme française.
Enfin, le succès aidant, des éditeurs font aussi du crowdfunding pour augmenter le tirage. C'est le cas du jeu de société Zombicide de Guillotine Games : le kickstarter a ici plus fait office de pré-commande pour augmenter le volume de production, mais le jeu serait sorti quand même.
Et en ce moment, quels sont les projets de jeux qui dépotent ?
Project Eternity, le nouveau RPG en 3D isométrique d'Obsidian est déjà financé à hauteur d'1.3 million de dollars (1.1 requis ) alors qu'il a été lancé il y a deux jours à peine. Les 25 000 premiers pourront avoir la version Steam à 20$ au lieu de 25$ (le prix sur Steam sera a priori un poil plus élevé), il reste 400 places au moment où j'écris ces lignes.
Broken Sword 5 est financé également, sera tout en 2D, il reste encore 5 jours pour atteindre les paliers supplémentaires, pour plus de lieux, voir la mise en route de Beneath A Steel Sky 2.
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