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Hop, je rebondis sur le débat. Avant cela, je pars du principe qu’il ne faut pas confondre un jeu proposant des graphismes photo-réalistes, dont l’esthétique s’approche d’une réalité photographique, et un jeu réaliste, basé sur un gameplay qui tente de mettre le joueur dans des situations réelles exigeant des réflexes quasi-similaires au personnage qu’il incarne : soldat, pilote, sportif etc.
Je me contenterais de dire qu’à mon avis, qu’il s’agisse de photo-réalisme graphique ou de réalisme du gameplay, en aucun cas cela nuit à l’originalité d’un jeu. Je rejoins en ce sens quelques avis précédents. Un jeu proposant des graphismes photo-réalistes peut, dans l’absolu, proposer un concept tout à fait novateur. Pour reprendre l’exemple de Silent Hill, combien de joueurs ont été bluffé par les détails de l’animation des personnages à la sortie de l’épisode trois ? Le jeu n’est pas réaliste pour autant, et propose qui plus est un scénario tout à fait original. Inversement, le jeu dit « réaliste » existe depuis…les débuts des jeux vidéo. Les simulations de sport, de gestion urbaine, de machines de guerre : ces jeux réalistes sont, eux aussi, originaux à bien des égards. Silent Hunter : une simulation de sous-marin, il fallait y penser à l’époque. Bientôt sort, je crois, le quatrième épisode, avec un visuel photo-réaliste assez poussé. Cela reste néanmoins, à mon avis, un jeu tout à fait original, et la recherche du photo-réalisme ne nuit aucunement, il me semble, à cette originalité. Au contraire, elle me parait tout à fait appropriée pour ce type de jeu. Que reproche-t-on aux jeux réalistes proposant des graphismes photo-réalistes ? La plupart d’entre nous ne conduiront jamais un bolide en situation de course, ne piloteront jamais un avion, ne feront jamais la gueguerre au Vietnam ou en Normandie. Doit-on blâmer le monde vidéo-ludique de proposer aux joueurs une immersion de plus en plus réaliste pour satisfaire un tant soit peu ces rêves d’enfants qui frustrent même les plus âgés? Il s’agit de deux plaisirs différents, de deux façons bien distinctes d’envisager le jeu vidéo. Je l’avoue, piloter un bolide sur un circuit est un rêve, parmi tant d’autres. Sauter à pieds joints sur des champignons, coiffé d’une casquette rouge en lançant des boules de feu, me fait un peu moins fantasmer, je l’avoue aussi. Et pourtant, cela ne m’empêche pas d’apprécier le gameplay des jeux de plate-forme 2D. La simulation peut être originale, puisqu’elle ne cesse de proposer de nouveaux concepts à simuler : courses de chevaux, courses de bateaux à voile, simulation de vie etc. Même les simulations dites classiques peuvent proposer des innovations en termes de gameplay. Gran Tourismo, pour ne citer que lui, n’a-t-il pas plus ou moins innover en proposant son système de permis, de gestion d’argents, de courses et de véhicules d’occasion? Je ne pense pas que l’on doit limiter le statut de « jeu original » à une esthétique délirante, non conventionnelle. Certains jeux sont de véritables tableaux de peinture, d’autres ressemblent davantage à des films. La photo et le cinéma ne sont-ils pas associés, eux-aussi, à la création artistique ? Pour prendre cette fois l’exemple des fps de guerre, je considère que Medal of Honor : Débarquement Allié sur PC proposait en son temps un concept tout à fait novateur : celui d’associer au gameplay une ambiance cinématographique. Quand furent diffusées les premières vidéos du jeu : le débarquement sur la plage, les réactions furent unanimes : nous avions là un nouveau concept de fps. Ce concept était original et pourtant, il misait essentiellement sur le réalisme d’une ambiance de champs de bataille. Et pourtant, c’est du EA… Là où se situe réellement, à mon avis, le problème de l’originalité, c’est dans les suites à répétition qui ne proposent que des améliorations mineures d’une année à l’autre. Et pourtant, Call Of Duty 4, suite on ne peut plus classique et, parait-il, à forte ambition commerciale, propose néanmoins son lot d’originalité. Le travail fourni sur la dynamique de succession des missions, sur la mise en scène, l’animation des troupes, l’immersion du joueur dans le conflit : on ne peut raisonnablement dire qu’il n’y a rien d’original dans cette approche du fps nouvelle génération. Au risque de choquer, je trouve Cod 4 plus original que MarioKart DD, si l’on considère l’évolution du gameplay d’un opus à l’autre.
Donc voilà, je crois que l’évolution des jeux-vidéos en matière de graphismes et d’animation ne peut, dans l’absolu, constituer un frein à l’originalité. Au contraire, cette évolution permet sans cesse de nous offrir de nouvelles expériences de jeu. Bien que le risque du bide commercial est évident, je ne pense pas que les éditeurs, grosses et petites boîtes, nationales ou internationales, soient complètement aveugles au point de rejeter, en bloc, les concepts novateurs qu’on leur propose. Je pense, plus simplement, que ces concepts ne fleurissent pas quotidiennement dans l’esprit des concepteurs de jeux vidéo, et ce aujourd’hui comme hier.
Poil au der
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