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Les shoot-them-up (STU), que l’on traduirait par « descendez-les tous ! », ont toujours fait partie intégrante du monde des jeux vidéo et ce, dès le début. Space Invaders fut le premier du genre et le précurseur de nombreuses variations par la suite.
Dans les beat-them-up, le thème récurent est d’aller délivrer sa fiancée. Dans les STU, c’est la sauvegarde de l’univers ou de sa planète. On voit un peu plus loin que sa quéquette… Pour ça, vous aurez un engin volant assez minuscule par rapport aux ennemis, c’est le côté « perdu d’avance » qui veut ça, mais la possibilité d’augmenter votre puissance de feu. On flingue ses adversaires, on prend les options en plein vol ou alors l’argent qui en découle puis on fonce faire ses courses chez le premier marchand d’armes qui passe. Lord Of War power !
Le STU est un produit typique des années 80, très yuppie. On se bat seul contre tous, on tue avant d’être tué, on s'attaque à de très gros morceaux, bien plus gros que soi, on ne doute de rien. Même si maintenant le genre est quelque peu délaissé au profit du dressage martial, avec des bozos flinguant en réseau tous ceux qui n’ont pas le même uniforme qu’eux, on a tous un STU fétiche dans le coeur. R-Type en arcade, Axelay sur Super Nintendo, Thunder Force 4 sur Megadrive, Gates Of Thunder sur Nec, Xenon 2 sur Atari ST etc. Les titres de légende ne manquent pas.
La Sega Master System (SMS) ne fut pas en reste là-dessus. Malgré ses capacités limitées, elle se targue d’une belle collection de STU. Découvrons-les ensemble.
TRANS-BOT
Trans-Bot est l’un des premiers STU, si ce n’est le premier, apparu sur la SMS. Originellement produit sur une carte, et non une cartouche, la capacité mémoire était très limitée (32ko) et ça se sent de suite à la vue du jeu. Vous dirigez une espèce de Venusiak cranté et vous tirez sur des vagues d’ennemis basiques. Quand vous descendez un petit camion de laitier de l’espace, vous avez droit à un bonus permettant, soit d’augmenter votre puissance de feu, soit de vous transformer en Golgoth mais pour très peu de temps dans les deux cas. C’est très monotone et les boss sont à peine plus gros que vous.
Bon, le jeu est vieux aussi (1986) et puis, comme je le disais, c’était de la carte. Fallait pas trop en demander. La réalisation est correcte. On s’amuse un peu mais on ne cherche pas à aller très loin, d’autant plus que le jeu n’est pas si facile que ça et plutôt long.
Trans-Bot est typiquement le genre de jeu que l’on achète uniquement « pour la collection », et non pour y jouer.
AFTER BURNER
After Burner fut un hit de la fin des années 80. Ce jeu d’avion de chasse mit une claque monumentale aux joueurs d’arcade de l’époque, en particulier ceux qui connurent la version deluxe, avec un siège monté sur vérins qui tournait et s’inclinait suivant l’orientation de votre avion. Difficile de retrouver de telles sensations avec un pad et un processeur Z80…
After Burner fut l’un des premiers jeux SMS à utiliser 4 megabits (512k), ça permettait de frimer un peu à l’époque quand on avait la cartouche. « C’est moi qui a la plus grosse !… » Etonnemment, la conversion est fidèle, l’action est bien retranscrite, c’est rapide et le tour complet sur soi-même impressionnera toujours. Néanmoins, au bout de plusieurs niveaux, on s’ennuie salement car c’est toujours pareil. On tire à la mitrailleuse ou aux missiles pour dégommer des vagues d’avions, un tour complet quand on ne peut les éviter et puis c’est tout. Il n'y a que le décor qui change. Parfois, une citerne-bonus ou une forteresse volante égayent un peu la monotonie du jeu… Arrivé au 12e niveau, vous ne passerez plus votre temps qu’à faire des loopings, seule parade désormais efficace afin d’éviter les missiles adverses. Ça devient très vite injouable, douloureux pour les mains et surtout insupportable de lassitude. After Burner tient plus de la démo jouable qu’autre chose. On fait quelques niveaux et puis ça suffit.
Une belle prouesse technique pour la SMS mais un bide ludique total.
ACTION FIGHTER
Amateurs de jeux bien bourrins, Action Fighter est fait pour vous. Avec un concept rappelant énormément Spy Hunter sur Apple 2, vous êtes au début en moto essayant de vous frayer un chemin sur une autoroute farcie d’ennemis que vous pouvez dégommer. Puis, grâce aux lettres collectées sur l’asphalte, un camion Sega se pointera et vous donnera une voiture, qui deviendra ensuite un vaisseau pour vous battre dans le ciel ! Mieux que les Transformers !..
Beaucoup de fun pour le joueur au début, c’est très rapide, les niveaux sont longs, ça tire dans tous les sens mais l’ennui vous rattrape vite car ce sont les mêmes ennemis qui vous attaquent toujours sur quasiment les mêmes décors.
Un petit jeu amusant, qui avait sa cote et ses fans sur SMS, mais rien de vraiment bouleversant et qui a assez mal vieilli. A noter que le jeu fut converti au début des années 90 sur les ordinateurs Atari et Amiga par Activision.
R-TYPE
Attention, chef-d’œuvre ! En 1988/89, Activision avait édité ses versions 8 et 16bits de ce jeu mythique d'Irem qui avait révolutionné les salles d’arcade avec son incroyable ambiance glauque entièrement repompée sur Alien. Les horrifiants boss de fin de ce jeu ont marqué toute une génération. Les conversions étaient correctes dans la plupart des cas mais on était bien loin d’un résultat satisfaisant. Sur ST par exemple, le légendaire vaisseau-mère du troisième niveau faisait à peine deux petits écrans de long. On ne pouvait même pas loger son appareil dans le recoin du réacteur pour le détruire comme dans la version d’arcade !
Sega acquit les droits et reprogramma entièrement le jeu pour sa petite SMS. Le résultat sera bluffant ! Tout l’esprit de R-Type est là, intact et bien vivant, et la console 8bits se permet d’écraser les versions 16bits de par sa qualité ! Les boss sont énormes, tous les détails de la version d’arcade sont là, les musiques, l’ordre d’attaque des ennemis. Coup de chapeau au cinquième niveau, le « ténia land », pour son décor de fond d’une profondeur absolue et surtout pour le fameux vaisseau-mère qui fait bien 5 écrans de longueur et que l’on prend un malin plaisir à rogner à coups de laser afin d’en faire une épave. La maniabilité est parfaite, très peu de clignotements et bruitages respectant bien les sons originaux. La difficulté n’est pas insurmontable ce qui fait que vous en verrez la fin tôt ou tard.
Sur le plan ludique, seule la Nec fera mieux et peut-être la Super Nintendo à la rigueur, bien que sa version soit assez bâclée. Un must sur SMS et une leçon pour les autres machines de l’époque !
BOMBER RAID
1943, vous vous souvenez ? L’avion ricain qui abattait des appareils nippons au dessus du Pacifique. Et bien Bomber Raid, c’est ça, à quelques variantes près. Pas beaucoup d’imagination sur ce coup-là les programmeurs de chez Sega mais c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes et on s’amuse beaucoup dans ce jeu.
Votre appareil évolue et se dote très vite de petits avions-satellites vous entourant et doublant voire triplant votre tir. Pas de looping pour vous sortir des situations désespérées comme dans 1943 mais de bonnes vieilles bombes de la mort, en quantité limitée.
Un classique sans surprise mais qui marchera toujours, plutôt bien réalisé et pas trop dur. A noter la jaquette du jeu qui frôlait l’escroquerie puisqu’elle nous montrait un Blackbird Lockeed SR-71, le seul avion pouvant dépasser mach 3, et une fois la cartouche insérée, on se retrouvait avec un bimoteur…
SAGAIA
Sagaia est le nom donné sur SMS au fameux Darius. Vous savez, ce STU de Taito où un vaisseau doit affronter des fruits de mer de l’espace !… Poissons, crustacés, mollusques, mammifères marins, tout cela sent la marée. Mais pas le jeu ! Ici, la console est techniquement poussée à son maximum avec quasiment à chaque niveau des scrollings en parallaxe en guise de fond ou de ciel. Oui madame ! Il y a des tonnes de sprites à l’écran mais ça ne ralentit pas. Taito se permet même le luxe d’animer votre bouclier protecteur avec une « onde glissante », comme dans la version arcade !
Très jolis décors et animation rapide pour votre vaisseau. Armement évolutif de rigueur même s’il n’est pas très impressionnant une fois totalement complété. Vous pourrez également choisir votre itinéraire sur une carte galactique, jusqu’à trois chemins différents par planète, gage de longévité même si le jeu n'en avait pas besoin car plutôt ardu à la base. Notons que pour chaque niveau, des boss intermédiaires vous attendent, jusqu'à deux parfois suivant la longueur du trajet. Les boss de fin, quant à eux, sont énormes bien qu’assez statiques parfois. Certains décors de fond trop animés, comme les chemins J et K de Jupiter, recréant pourtant assez bien l'atmosphère jovienne, font mal aux yeux et gênent la visibilité. Ça clignote un peu parfois mais rien de désagréable.
Un superbe jeu, aussi bien sur le plan de l’intérêt que sur celui de la réalisation.
Les shoot-them-up (STU), que l’on traduirait par « descendez-les tous ! », ont toujours fait partie intégrante du monde des jeux vidéo et ce, dès le début. Space Invaders fut le premier du genre et le précurseur de nombreuses variations par la suite.
Dans les beat-them-up, le thème récurent est d’aller délivrer sa fiancée. Dans les STU, c’est la sauvegarde de l’univers ou de sa planète. On voit un peu plus loin que sa quéquette… Pour ça, vous aurez un engin volant assez minuscule par rapport aux ennemis, c’est le côté « perdu d’avance » qui veut ça, mais la possibilité d’augmenter votre puissance de feu. On flingue ses adversaires, on prend les options en plein vol ou alors l’argent qui en découle puis on fonce faire ses courses chez le premier marchand d’armes qui passe. Lord Of War power !
Le STU est un produit typique des années 80, très yuppie. On se bat seul contre tous, on tue avant d’être tué, on s'attaque à de très gros morceaux, bien plus gros que soi, on ne doute de rien. Même si maintenant le genre est quelque peu délaissé au profit du dressage martial, avec des bozos flinguant en réseau tous ceux qui n’ont pas le même uniforme qu’eux, on a tous un STU fétiche dans le coeur. R-Type en arcade, Axelay sur Super Nintendo, Thunder Force 4 sur Megadrive, Gates Of Thunder sur Nec, Xenon 2 sur Atari ST etc. Les titres de légende ne manquent pas.
La Sega Master System (SMS) ne fut pas en reste là-dessus. Malgré ses capacités limitées, elle se targue d’une belle collection de STU. Découvrons-les ensemble.
TRANS-BOT
Trans-Bot est l’un des premiers STU, si ce n’est le premier, apparu sur la SMS. Originellement produit sur une carte, et non une cartouche, la capacité mémoire était très limitée (32ko) et ça se sent de suite à la vue du jeu. Vous dirigez une espèce de Venusiak cranté et vous tirez sur des vagues d’ennemis basiques. Quand vous descendez un petit camion de laitier de l’espace, vous avez droit à un bonus permettant, soit d’augmenter votre puissance de feu, soit de vous transformer en Golgoth mais pour très peu de temps dans les deux cas. C’est très monotone et les boss sont à peine plus gros que vous.
Bon, le jeu est vieux aussi (1986) et puis, comme je le disais, c’était de la carte. Fallait pas trop en demander. La réalisation est correcte. On s’amuse un peu mais on ne cherche pas à aller très loin, d’autant plus que le jeu n’est pas si facile que ça et plutôt long.
Trans-Bot est typiquement le genre de jeu que l’on achète uniquement « pour la collection », et non pour y jouer.
AFTER BURNER
After Burner fut un hit de la fin des années 80. Ce jeu d’avion de chasse mit une claque monumentale aux joueurs d’arcade de l’époque, en particulier ceux qui connurent la version deluxe, avec un siège monté sur vérins qui tournait et s’inclinait suivant l’orientation de votre avion. Difficile de retrouver de telles sensations avec un pad et un processeur Z80…
After Burner fut l’un des premiers jeux SMS à utiliser 4 megabits (512k), ça permettait de frimer un peu à l’époque quand on avait la cartouche. « C’est moi qui a la plus grosse !… » Etonnemment, la conversion est fidèle, l’action est bien retranscrite, c’est rapide et le tour complet sur soi-même impressionnera toujours. Néanmoins, au bout de plusieurs niveaux, on s’ennuie salement car c’est toujours pareil. On tire à la mitrailleuse ou aux missiles pour dégommer des vagues d’avions, un tour complet quand on ne peut les éviter et puis c’est tout. Il n'y a que le décor qui change. Parfois, une citerne-bonus ou une forteresse volante égayent un peu la monotonie du jeu… Arrivé au 12e niveau, vous ne passerez plus votre temps qu’à faire des loopings, seule parade désormais efficace afin d’éviter les missiles adverses. Ça devient très vite injouable, douloureux pour les mains et surtout insupportable de lassitude. After Burner tient plus de la démo jouable qu’autre chose. On fait quelques niveaux et puis ça suffit.
Une belle prouesse technique pour la SMS mais un bide ludique total.
ACTION FIGHTER
Amateurs de jeux bien bourrins, Action Fighter est fait pour vous. Avec un concept rappelant énormément Spy Hunter sur Apple 2, vous êtes au début en moto essayant de vous frayer un chemin sur une autoroute farcie d’ennemis que vous pouvez dégommer. Puis, grâce aux lettres collectées sur l’asphalte, un camion Sega se pointera et vous donnera une voiture, qui deviendra ensuite un vaisseau pour vous battre dans le ciel ! Mieux que les Transformers !..
Beaucoup de fun pour le joueur au début, c’est très rapide, les niveaux sont longs, ça tire dans tous les sens mais l’ennui vous rattrape vite car ce sont les mêmes ennemis qui vous attaquent toujours sur quasiment les mêmes décors.
Un petit jeu amusant, qui avait sa cote et ses fans sur SMS, mais rien de vraiment bouleversant et qui a assez mal vieilli. A noter que le jeu fut converti au début des années 90 sur les ordinateurs Atari et Amiga par Activision.
R-TYPE
Attention, chef-d’œuvre ! En 1988/89, Activision avait édité ses versions 8 et 16bits de ce jeu mythique d'Irem qui avait révolutionné les salles d’arcade avec son incroyable ambiance glauque entièrement repompée sur Alien. Les horrifiants boss de fin de ce jeu ont marqué toute une génération. Les conversions étaient correctes dans la plupart des cas mais on était bien loin d’un résultat satisfaisant. Sur ST par exemple, le légendaire vaisseau-mère du troisième niveau faisait à peine deux petits écrans de long. On ne pouvait même pas loger son appareil dans le recoin du réacteur pour le détruire comme dans la version d’arcade !
Sega acquit les droits et reprogramma entièrement le jeu pour sa petite SMS. Le résultat sera bluffant ! Tout l’esprit de R-Type est là, intact et bien vivant, et la console 8bits se permet d’écraser les versions 16bits de par sa qualité ! Les boss sont énormes, tous les détails de la version d’arcade sont là, les musiques, l’ordre d’attaque des ennemis. Coup de chapeau au cinquième niveau, le « ténia land », pour son décor de fond d’une profondeur absolue et surtout pour le fameux vaisseau-mère qui fait bien 5 écrans de longueur et que l’on prend un malin plaisir à rogner à coups de laser afin d’en faire une épave. La maniabilité est parfaite, très peu de clignotements et bruitages respectant bien les sons originaux. La difficulté n’est pas insurmontable ce qui fait que vous en verrez la fin tôt ou tard.
Sur le plan ludique, seule la Nec fera mieux et peut-être la Super Nintendo à la rigueur, bien que sa version soit assez bâclée. Un must sur SMS et une leçon pour les autres machines de l’époque !
BOMBER RAID
1943, vous vous souvenez ? L’avion ricain qui abattait des appareils nippons au dessus du Pacifique. Et bien Bomber Raid, c’est ça, à quelques variantes près. Pas beaucoup d’imagination sur ce coup-là les programmeurs de chez Sega mais c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes et on s’amuse beaucoup dans ce jeu.
Votre appareil évolue et se dote très vite de petits avions-satellites vous entourant et doublant voire triplant votre tir. Pas de looping pour vous sortir des situations désespérées comme dans 1943 mais de bonnes vieilles bombes de la mort, en quantité limitée.
Un classique sans surprise mais qui marchera toujours, plutôt bien réalisé et pas trop dur. A noter la jaquette du jeu qui frôlait l’escroquerie puisqu’elle nous montrait un Blackbird Lockeed SR-71, le seul avion pouvant dépasser mach 3, et une fois la cartouche insérée, on se retrouvait avec un bimoteur…
SAGAIA
Sagaia est le nom donné sur SMS au fameux Darius. Vous savez, ce STU de Taito où un vaisseau doit affronter des fruits de mer de l’espace !… Poissons, crustacés, mollusques, mammifères marins, tout cela sent la marée. Mais pas le jeu ! Ici, la console est techniquement poussée à son maximum avec quasiment à chaque niveau des scrollings en parallaxe en guise de fond ou de ciel. Oui madame ! Il y a des tonnes de sprites à l’écran mais ça ne ralentit pas. Taito se permet même le luxe d’animer votre bouclier protecteur avec une « onde glissante », comme dans la version arcade !
Très jolis décors et animation rapide pour votre vaisseau. Armement évolutif de rigueur même s’il n’est pas très impressionnant une fois totalement complété. Vous pourrez également choisir votre itinéraire sur une carte galactique, jusqu’à trois chemins différents par planète, gage de longévité même si le jeu n'en avait pas besoin car plutôt ardu à la base. Notons que pour chaque niveau, des boss intermédiaires vous attendent, jusqu'à deux parfois suivant la longueur du trajet. Les boss de fin, quant à eux, sont énormes bien qu’assez statiques parfois. Certains décors de fond trop animés, comme les chemins J et K de Jupiter, recréant pourtant assez bien l'atmosphère jovienne, font mal aux yeux et gênent la visibilité. Ça clignote un peu parfois mais rien de désagréable.
Un superbe jeu, aussi bien sur le plan de l’intérêt que sur celui de la réalisation.
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