Article rédigé par Marskilla
NdS : Article tronqué pour le forum, retrouvez l'article complet (3 pages) sur Planetemu
C'est en octobre 1984 que la société Tehkan lâche sa borne Bomb Jack. Jusqu'ici, la firme nippone s'était peu illustrée dans les salles et ce, sans faire de gros carton (Pleiads, Route 16, Swimmer).
Mais voilà, le jeu dont je vous parle aujourd'hui fit littéralement l'effet d'une véritable bombe (facile) chez les joueurs.
L'année d'après sortait Tehkan World Cup qui connut également le succès. Et contre toute attente, alors que la société commençait à se faire un nom, cette dernière décida d'en changer pour d'obscures raisons de marketing. On peut penser que c'est pour des raisons de proximité phonique avec Namco, vu le logo retenu. Désormais Tehkan s'appellera... !!!
Là je suis sûr que vous voyez de qui on parle !
Mais si... Si je vous dis Rygar, Solomon's Key, Ninja Gaiden, Dead or Alive... alors, vous voyez mieux maintenant ?
D'ailleurs, en parlant de Solomon's Key c'est le même bonhomme, Michitaka Tsuruta, qui est à l'origine du concept. Pour ceux d'entre vous qui ont le bonheur de comprendre le japonais, vous pouvez aller sur son site officiel ici.
Le projet fut supervisé par Kazutoshi Ueda, un autre grand nom du jeu video (Mr. Do). Mouuuiiii, on peut dire que les gens derrière Bomb Jack sont des gros bills.
Quant à la borne en elle même, c'est plus simplement le reflet de son époque, un Z80 pour CPU et un autre pour le son : rien de transcendantal.
LE JEU
Trêve de bla bla, parlons jeu, parlons bien.
LE BUT (Boum boum ! Choisissez bien... )
Dans Bomb Jack, le but est de faire des points. Le plus de points possible.
Oh oui, cela peut sembler trivial et insipide, mais il existe des jeux qui n'ont pas besoin de scenario dévoilé au fur et à mesure, de points de carac' à attribuer, ou même de fin. Ça se passait comme ça, à l'aube du jeu vidéo. Ce type de gameplay "course aux points" a son charme, je vous l'assure.
Bref, pour faire du score, plusieurs options sont possibles :
* Ramasser des bombes éteintes (100 points),
* chopper des bombes allumées (200 points),
* mettre la main sur des bonus (1000 points plus score multiplié)
* et bouffer les méchants (de 100 points à 2000 points par monstre).
Mais le truc qui fera que votre score explose (en même temps que vos nerfs) consiste à ramasser 23 bombes allumées. Et oui ! Car en fait, le mécanisme de jeu est le suivant : au début, le niveau comporte 24 bombes éteintes. Vous en ramassez une et en fonction de celle que vous avez choisie, une autre s'allume. Et ainsi de suite. Cela forme donc un chemin de bombes. Comme de bien entendu, plus vous avancez, plus les chemins seront tarabiscotés.
C'est ici, dans le berceau des civilisations, que tout commence.
Cependant, pas d'inquiétude, les bombes aux mèches allumées n'explosent jamais, vous avez tout le temps que vous voulez. Si vous avez correctement ramassé les bombes dans l'ordre, à vous le (bomb)Jackpot !!!
Voilà pour les points. Bon, comment perd-on ? Et bien, on perd quand on a perdu toutes ses vies. "Quand perd-on une vie ?" me rétorquerez vous, et bien, quand on touche un monstre. Ou quand il vous touche (ça le fait aussi). Ceux qui ont suivi se poseront alors la question : mais alors, comment fait-on pour faire des points en bouffant du méchant ?
LES BONUS
Et bien voyez vous, à côté du score se trouve une jauge. Cette dernière se remplit au fur et à mesure des bombes allumées que vous ramassez :
Lorsque la barre est pleine (toutes les 10 bombes enflammées), un bruyant bonus se trimballe sur votre écran.
Dès que vous arrivez à l'attraper, c'est la fiesta.
En fait, le nombre de points obtenus en prenant le bonus dépend de la couleur du bonus quand vous l'avez ramassé. Allez, je vous le donne, les points max seront obtenus en ramassant le P de couleur grise (2000 points).
Ensuite le nombre de points par vilain boulotté augmente à chaque prise : 100, 200, 300, 500, 800, 1200, 2000.
Tout ça, c'est bien beau, mais histoire de vous faire cavaler un peu plus dans le niveau, les concepteurs ont rajouté des bonus qui tombent du ciel et qui ne restent pas en place...
LES MECHANTS
Examinons les ennemis maintenant, voulez-vous ?
Graphiquement, alors que Jack est un petit personnage sympathique, les vilains sont des robots.
Et puis chaque "pas beau" a son comportement qui lui est propre (Non ici c'est trop rudimentaire pour qu'on parle d'I.A.):
LES NIVEAUX
A dire vrai, le nombre de niveaux m'est inconnu. Une rumeur dit qu'il y 'en a 99. Une autre légende dit que le jeu plante après le 254. Personnellement je n'en sais rien, j'y suis jamais arrivé et si il y a bien un truc que je ne ferai jamais c'est de tricher à Bomb Jack (D'ailleurs, les screenshots de cette page on été entièrement faits sans cheats).
Seulement 5 fonds sont disponibles et sont tirés d'endroits réels.
Si je ne connais pas le nombre de niveaux, ce que je sais, c'est qu'ils se répètent. Après les cinq fonds, ce qui varie c'est la disposition des bombes. J'en ai compté 18 différentes (en incluant les patterns sans plateformes).
LES CONTROLES
Les contrôles dans Bomb Jack sont un peu particuliers.
En allant à droite et à gauche le personnage fait la même chose. Jusqu'ici tout va bien. Non, la spécificité vient de l'unique bouton : en appuyant dessus Jack saute. Après, pour lui permettre de voleter il faut appuyer répétitivement et rapidement dessus... Jack interrompt alors son saut et essaye de se maintenir en l'air. Cela fait toute la spécificité du gameplay.
Afin d'ajouter encore plus de possibilités de déplacement, vous pouvez tirer le joystick vers le bas. Jack descendra plus vite. A contrario pousser le joystick vers l'avant en appuyant sur le bouton lui fera faire un super saut qui lui permet de traverser toute la hauteur du niveau.
LA BANDE SON
Et bien, à dire vrai, la bande son tire un peu sur le Bip bip bip. C'est dommage, les mélodies sont plutôt entrainantes même si on en dénombre assez peu : trois musiques de fond, un jingle de fin de niveau, un jingle pour les highscores et après c'est plus de l'évènement sonore. Light.
En parlant des musiques, quelques détails historiques. La première est tirée d'un anime japonais super connu là-bas à l'époque : Spoon Oba-san. La deuxième n'est autre que Lady Madonna (non, pas la rockstar, la chanson des Beatles), les droits avaient été payés par Tehkan mais on ne sait pas à combien ils s'élèvent...
On peut aussi signaler que l'apparition du est accompagnée d'un son insupportable. Bon d'accord, ça date de 1984 mais quand même, ils auraient pu faire un effort.
L'AVERTISSEMENT
Maintenant que vous savez tout ça je tiens à vous mettre en garde : ce jeu est suffisamment addictif pour qu'une fois les commandes acquises, vous succombiez à la tyrannie du gros score et enchaîniez les parties tel un forcené pour parfaire vos passages au travers des niveaux.
Prenez mon cas par exemple... il y a un ou deux an, j'ai eu ma grosse période Bomb Jack. Je sortais le 800 000 points en moyenne. Un jour, j'ai été touché par la grâce et j'ai "pété le million". J'étais fier. J'avais trimé pour ça. Et bien, le record du monde date du 3 novembre 1984, un mois après la sortie et est attribué à Giauco Bondavalli. Et vous savez quoi ? ce record est de 20 010 960 points ! Quand j'ai appris ça, j'ai été calmé, refroidi. Je me suis contenté d'une petite partie de temps en temps.
Mais rien que de ressortir ce jeu pour faire les captures d'écran et la vidéo... je sens que je rechute.
Vous êtes prévenus.
CONCLUSION
Bomb Jack a vraisemblablement dû s'inspirer de Pac-Man. S'inspirer seulement. Parce que le gameplay n'a plus grand chose à voir. Le fait d'avoir un petit gars qui vole et des ennemis pas trop réactifs permet de zigzaguer entre de manière quasi artistique. Et autant je trouve que Pac-Man devient lassant, autant Bomb Jack est hyper addictif.
On peut reprocher l'absence de mode deux joueurs. Enfin, il existe, mais en mode alterné : on change de joueur à chaque vie perdue. Je trouve cependant que cela coupe le rythme de jeu. Le mieux c'est encore de faire une partie l'un après l'autre.
En tout cas, il fait partie de mes jeux favoris et parce que je ne pouvais pas faire autrement que de la sortir celle là, je conclurai avec la pensée profonde suivante : "Bomb Jack c'est trop de la bombe !"
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