Valkyrie Profile
Machine: péhesouane
Editeur: Enix
Developpeur : Tri-Ace
Genre : RPG chelou
Un petit mot sur les développeurs avant de commencer le test à proprement parler. Tri-Ace est le studio connu pour avoir créé la série des Star Ocean, connu pour l'originalité de son mode de combat, très dynamique, en temps réel, à l'instar de la série des Tales of. Star Ocean 2 avait été unanimement acclamé (à raison) et Valkyrie Profile est le projet qui a suivi ce jeu mythique. Après un jeu comme Star Ocean, il n'était pas évident, pour Tri-Ace, de créer la surprise, et pourtant Valkyrie Profile est un véritable ovni video-ludique, sortant complètement des sentiers battus, pour aller fleurter avec une mise en scène toute en poésie très japonaise (il suffit de voir la magnifique intro du jeu pour s'en rendre compte...), un système de combat révolutionnaire et un principe de jeu pour le moins original qui peut laisser dubitatif si l'on n'entre pas totalement dans l'ambiance du jeu.
L'univers de Valkyrie Profile est ancré dans la mythologie nordique revisitée à la sauce japonaise. Autant dire qu'il ne faudra pas y chercher d'exactitude dans le respect de cette mythologie (bien que de nombreux éléments permettent clairement de comprendre que les scénaristes savaient de quoi ils parlaient et que les modifications ont été faites à dessein). Nous incarnons Lenneth, l'une des trois Valkyries chargées de récupérer l'âme des guerriers morts pour les amener au Valhalla où ils deviendront des Einherjar, l'armée des Dieux composée de braves humains. Lenneth vient de s'éveiller du sommeil divin dans lequel elle était plongée depuis de bien longues années et est envoyée sur Midgard afin de trouver et d'envoyer en Asgard un maximum d'Einherjar, car Odin a appris que l'heure de Ragnarok approchait et que le combat final qui doit aboutir à la fin du monde a débuté. Cependant, les choses ne sont pas si simple qu'il n'y parait et nombreuses sont les questions que l'on se posera dès le début du jeu (questions soulevées en partie par un prologue dont on ne verra le lien avec le scénario qu'à partir de la moitié du jeu).
Ce serait un sacrilège de gâcher ne serait-ce qu'une parcelle de l'histoire en révélant trop de choses, mais il faut savoir que malgré une mise en place très lente et, chose incroyable, optionnelle du scénario (je vais y revenir), celui-ci est tout simplement magistral, d'une beauté rarement vue dans un jeu vidéo. Lenneth est l'un des personnages les plus charismatiques et émouvants qu'il m'ait été donné d'incarner. Il faut vivre ce jeu pour comprendre l'expérience qui nous est proposée.
Mais ce qui est franchement dommage et difficilement compréhensible, c'est que pour que le scénario se dévoile, il faut absolumment suivre le chemin qui mènera à la vraie fin du jeu. En effet, le scénario comporte trois fins. L'une correspond à une partie perdue (Ragnarok a lieu, et on a pas envoyé suffisamment d'Einherjar à Odin pour satisfaire les besoins de la guerre), l'autre correspond à une partie normale et est vraiment décevante, puisque le scénario n'y est presque pas abordé et qu'aucune question n'est résolue, et la dernière, enfin, la vraie fin, est sublime. On parle de fin, mais il serait plus exact de parler de chemin menant à telle ou telle fin, car selon celui sur lequel on se dirige, le scénario se dévoile ou non au cours du jeu.
Mais là où un problème se pose, c'est que pour obtenir la vraie fin, la seule qui vaille le coup, il est absolument nécessaire de suivre un guide, car il faut réaliser un enchainement d'actions très précis, à des moments particuliers, sans aucun indice pour nous aiguiller. La logique veut donc qu'un joueur découvrant le jeu fasse une première partie en allant vers la fin normale, puis recommence le jeu afin d'en tirer sa réelle valeur en suivant un guide sans spoiler (heureusement facile à dénicher).
Pour nous faciliter la tâche, le jeu propose trois modes de difficulté. En réalité il ne s'agit pas réellement de difficulté, car les combats ne sont pas plus difficile dans un mode que dans l'autre, mais plutot de longueur et de profondeur de jeu. Ainsi, le mode facile sera rapidement torché, mais on y découvrira peu de donjons et l'on y recrutera peu d'Einherjar, passant à côté de certains des aspects les plus intéressants du jeu, tout en pouvant finir le jeu rapidement pour obtenir la fin normale (il ne permet pas d'obtenir la vraie fin). Pour obtenir la vraie fin, il faudra faire le jeu en normal ou en hard. Le mode hard étant vivement conseillé. C'est celui dans lequel je l'ai fait, et c'est dans ce mode que le jeu prend tout son sens, puisque l'on a accès à beaucoup de donjons, certains exclusifs à ce mode et très intéressants, à tous les recrutements d'Einherjar, à tous les objets du jeu, et à quelques éléments bonus.
La vraie différence entre les modes est donc surtout le temps qu'il faudra pour les mener en bout de course.
Après ces quelques explications laborieuses, passons au jeu en lui même.
L'une des particularité de Valkyrie Profile est que l'on dispose d'un temps limité pour le finir, puisque Ragnarok approche. Heureusement, il ne s'agit pas d'un temps réel limité, mais d'un nombre d'actions limitées. Le jeu est en effet découpé en 8 chapitres, chacun étant composé d'un nombre de périodes qui varie selon la difficulté (peu en facile, beaucoup en difficile). Chaque action que l'on effectue utilise un certain nombre de périodes : ainsi entrer dans une ville en fera passer une, alors que visiter un donjon usera deux périodes. Le nombre de choses que l'on peut effectuer au cours d'un chapitre est donc limité, mais pas de panique : on a largement le temps de faire tout ce qu'il faut, et il n'arrive jamais que l'on doive choisir entre tel et tel endroit à visiter, faute de temps pour faire les deux (sauf si on se débrouille comme un manche bien sûr ^^). En terme de gameplay, la conséquence principale de ces périodes est que le leveling à outrance devient impossible, ce qui n'est pas un mal, puisque ça signifie également qu'il n'est pas nécessaire.
Au cours d'un chapitre, Lenneth devra faire trois choses : tout d'abord trouver des guerriers dont l'heure de la mort approche pour recruter leur âme, écumer des donjons afin d'éliminer les forces du mal et endurcir les Einherjar, et enfin envoyer 0, 1 ou 2 Einherjar à Odin durant chaque chapitre pour renforcer l'armée des Aesirs (les Dieux nordiques).
Pour ce qui est du recrutement, il va falloir préparer quelques paquets de mouchoirs car les choses sont claires dès le début : si quelqu'un doit être recruté, il doit mourir, de préférence de manière dramatique, injuste et moralement douloureuse! On aura donc droit à de multiples scènes dramatiques et l'on assistera à la mort de la totalité des héros que l'on pourra recruter (une grosse vingtaine). Et là où le jeu réussit son pari, c'est que chaque scène est suffisamment morflante pour que le joueur se fasse prendre à chaque fois (surtout que l'on ne sait pas à l'avance quel intervenant va mourir dans chaque scène, hehe, comme c'est vicieux). Emotion dans les chaumières donc.
Cependant, on pourra reprocher au jeu qu'à l'exception de deux ou trois héros, on entendra plus parler des autres une fois recrutés : ils pourront se battre à nos côtés ou être envoyé à Asgard, mais il n'interviendront plus sur le scénario. On se retrouve donc avec une vingtaine de personnages dont le background et la personnalité semblent assez fouillés, mais qui sont au final sous exploités...
Sur ces recrutements, il va falloir en envoyer quelques uns à Odin, si l'on ne veut pas encourir la fureur divine du Godfather, heu... du Allfather. Evidemment, le choix sera difficile, car un héros envoyé à Odin sera perdu pour Lenneth. Il faudra donc choisir judicieusement qui envoyer, tout en essayant de respecter les besoins des Aesirs à la guerre (entre chaque chapitre, Freya, la plus puissante des Aesirs après Odin, nous indiquera de quel type de héros Asgard a besoin, recommandations de plus en plus complexes à satisfaire au fil des chapitres, surtout si on veut la vraie fin).
Enfin, le coeur du jeu, là où il trouve toute son excellence, hormis sur le scénario de la vraie fin, c'est dans les donjons. Déjà, et plutot original pour ce qui se présente comme un RPG, on les parcours en 2D à la manière d'un jeu de plate-forme. On se déplace donc sur un seul plan, et les déplacement en profondeur servent à changer de salle (en appuyant sur haut ou bas, selon le changement de plan). De plus, Lenneth a plusieurs mouvements à sa dispositions qui font de l'exploration des donjons des passages très plate-formesques. Elle peut sauter, donner des coups d'épée (qui permettent d'entamer les combats avec l'initiative entre autre) et balancer des cristaux aux utilisations multiples (escalader un mur, immobiliser un monstre, déclencher des mécanismes, etc...). Ces possibilités permettent l'élaboration d'énigmes diverses et de level design vraiment intéressants et variés, surtout sur les donjons de la seconde partie du jeu.
Et enfin, j'ai gardé le meilleur pour la fin (comme ça, seuls ceux qui auront été suffisamment patients pour arriver jusque là ou qui ne se seront pas endormis en lisant tout ce blabla pourront savoir de quoi il retourne), à savoir les combats!
Et oui, faut bien les entrainer nos petits Einherjar, et pour ça rien de mieux que de tatanner quelques morts-vivants pas assez morts, ou quelques bestioles qui ont rien demandé à personne mais qui ont une sale gueule.
On a donc à faire à un système entre le tour par tour et le temps réel. Pendant un combat, une team comporte quatre combattants parmi lesquels figurera obligatoirement Lenneth. Les trois autres pourront être choisis dans notre large groupe d'Einherjar et seront des combattants au corps à corps, des archers ou bien des mages. L'idée géniale de Valkyrie Profile est d'avoir assigné à chaque bouton du pad (Carré, Croix, Triangle et Rond) un personnage. Ainsi, si Lenneth est à gauche de la formation, un appui sur le bouton carré la fera attaquer ou contre-attaquer.
En fonction de l'arme équipée, chaque personnage pourra réaliser entre une et trois attaques par tour. Dès lors, on peut s'amuser à concevoir des combos vraiment trippant, en appuyant en même temps sur plusieurs boutons, ou en séquence, puis en réappuyant sur l'un des boutons pour déclencer la deuxième attaque d'un perso, etc...
Mais ce n'est pas tout, chaque attaque qui connecte au cours d'un combo fait monter une jauge d'énergie qui une fois à 100 permet de déclencher un coup spécial surpuissant, différent pour chaque personnage et d'une beauté graphique qui ravit les mirettes! Et il est également possible, avec un peu de stratégie et de vivacité de linker ces coups spéciaux et d'en réaliser 4 au cours d'un même tour, ce qui permet de réaliser des enchainement dévastateurs qui sont un réel plaisir à sortir. Evidemment, on ne peut pas faire ça à tous les tours, grâce à un système de points d'actions qui limite l'utilisation abusive. Ajoutez à ça la possibilité de contre-attaquer et l'existence d'un grand nombres de skills permettant d'élargir les possibilités au cours des batailles et on se retrouve avec un système de combat ultra addictif, très dynamique et vraiment agréable à jouer. Du vrai bonheur!
Un mot sur la qualité graphique et sonore tout de même avant de conclure. Graphiquement, je pense qu'il est difficile de reprocher quoi que ce soit à Valkyrie Profile : les environnements sont soignés (peut être un peu ternes, mais ça va avec l'ambiance mélancolique du jeu) et les fonds sont magnifiquement détaillés, alors que les personnages sont bien animés et leurs sprites propres comme il faut. Mention spéciale aux chara design vraiment excellents : J'ai trouvé tous les personnages très charismatiques (ce qui rend d'autant plus dommage leur sous utilisation...).
Quant aux compositions musicales de Motoi Sakuraba, elles confèrent au jeu une ambiance parfaitement dans le ton du scénario. Entre la mélancolie extrême des phases de recrutements et de scénarioet les rythmes endiablés des explorations de donjons. Un sans faute à ce niveau d'après moi.
Bon, je crois que j'ai fait le tour. Ce jeu est tout simplement sublime, ses seuls défauts étant le manque d'utilisation de personnages pourtant très charismatiques, ainsi que la mise en place lente du scénario qui ne se révèle qu'après l'accomplissement de conditions impossibles à découvrir sans aide.
Mais malgré cela, c'est un jeu que tout amateur de RPG et de belle histoire se doit de faire et de finir, pour connaître un moment d'émotion vraiment magique.
Un petit détail tout de même : le scénario est axé autour d'une histoire d'amour... Amateurs d'hémoglobine et de complots politiques ce jeu n'est pas pour vous!
Note globale : 17/20 (avec la vraie fin... beaucoup moins sans, car l'émotion ressentie au cours du scénario participe vraiment énormément de la qualité globale du jeu)
(désolé pour la longueur et le manque de screenshot, ce dernier détail n'étant toujours pas ma tasse de sake ^^)
Machine: péhesouane
Editeur: Enix
Developpeur : Tri-Ace
Genre : RPG chelou
Un petit mot sur les développeurs avant de commencer le test à proprement parler. Tri-Ace est le studio connu pour avoir créé la série des Star Ocean, connu pour l'originalité de son mode de combat, très dynamique, en temps réel, à l'instar de la série des Tales of. Star Ocean 2 avait été unanimement acclamé (à raison) et Valkyrie Profile est le projet qui a suivi ce jeu mythique. Après un jeu comme Star Ocean, il n'était pas évident, pour Tri-Ace, de créer la surprise, et pourtant Valkyrie Profile est un véritable ovni video-ludique, sortant complètement des sentiers battus, pour aller fleurter avec une mise en scène toute en poésie très japonaise (il suffit de voir la magnifique intro du jeu pour s'en rendre compte...), un système de combat révolutionnaire et un principe de jeu pour le moins original qui peut laisser dubitatif si l'on n'entre pas totalement dans l'ambiance du jeu.
L'univers de Valkyrie Profile est ancré dans la mythologie nordique revisitée à la sauce japonaise. Autant dire qu'il ne faudra pas y chercher d'exactitude dans le respect de cette mythologie (bien que de nombreux éléments permettent clairement de comprendre que les scénaristes savaient de quoi ils parlaient et que les modifications ont été faites à dessein). Nous incarnons Lenneth, l'une des trois Valkyries chargées de récupérer l'âme des guerriers morts pour les amener au Valhalla où ils deviendront des Einherjar, l'armée des Dieux composée de braves humains. Lenneth vient de s'éveiller du sommeil divin dans lequel elle était plongée depuis de bien longues années et est envoyée sur Midgard afin de trouver et d'envoyer en Asgard un maximum d'Einherjar, car Odin a appris que l'heure de Ragnarok approchait et que le combat final qui doit aboutir à la fin du monde a débuté. Cependant, les choses ne sont pas si simple qu'il n'y parait et nombreuses sont les questions que l'on se posera dès le début du jeu (questions soulevées en partie par un prologue dont on ne verra le lien avec le scénario qu'à partir de la moitié du jeu).
Ce serait un sacrilège de gâcher ne serait-ce qu'une parcelle de l'histoire en révélant trop de choses, mais il faut savoir que malgré une mise en place très lente et, chose incroyable, optionnelle du scénario (je vais y revenir), celui-ci est tout simplement magistral, d'une beauté rarement vue dans un jeu vidéo. Lenneth est l'un des personnages les plus charismatiques et émouvants qu'il m'ait été donné d'incarner. Il faut vivre ce jeu pour comprendre l'expérience qui nous est proposée.
Mais ce qui est franchement dommage et difficilement compréhensible, c'est que pour que le scénario se dévoile, il faut absolumment suivre le chemin qui mènera à la vraie fin du jeu. En effet, le scénario comporte trois fins. L'une correspond à une partie perdue (Ragnarok a lieu, et on a pas envoyé suffisamment d'Einherjar à Odin pour satisfaire les besoins de la guerre), l'autre correspond à une partie normale et est vraiment décevante, puisque le scénario n'y est presque pas abordé et qu'aucune question n'est résolue, et la dernière, enfin, la vraie fin, est sublime. On parle de fin, mais il serait plus exact de parler de chemin menant à telle ou telle fin, car selon celui sur lequel on se dirige, le scénario se dévoile ou non au cours du jeu.
Mais là où un problème se pose, c'est que pour obtenir la vraie fin, la seule qui vaille le coup, il est absolument nécessaire de suivre un guide, car il faut réaliser un enchainement d'actions très précis, à des moments particuliers, sans aucun indice pour nous aiguiller. La logique veut donc qu'un joueur découvrant le jeu fasse une première partie en allant vers la fin normale, puis recommence le jeu afin d'en tirer sa réelle valeur en suivant un guide sans spoiler (heureusement facile à dénicher).
Pour nous faciliter la tâche, le jeu propose trois modes de difficulté. En réalité il ne s'agit pas réellement de difficulté, car les combats ne sont pas plus difficile dans un mode que dans l'autre, mais plutot de longueur et de profondeur de jeu. Ainsi, le mode facile sera rapidement torché, mais on y découvrira peu de donjons et l'on y recrutera peu d'Einherjar, passant à côté de certains des aspects les plus intéressants du jeu, tout en pouvant finir le jeu rapidement pour obtenir la fin normale (il ne permet pas d'obtenir la vraie fin). Pour obtenir la vraie fin, il faudra faire le jeu en normal ou en hard. Le mode hard étant vivement conseillé. C'est celui dans lequel je l'ai fait, et c'est dans ce mode que le jeu prend tout son sens, puisque l'on a accès à beaucoup de donjons, certains exclusifs à ce mode et très intéressants, à tous les recrutements d'Einherjar, à tous les objets du jeu, et à quelques éléments bonus.
La vraie différence entre les modes est donc surtout le temps qu'il faudra pour les mener en bout de course.
Après ces quelques explications laborieuses, passons au jeu en lui même.
L'une des particularité de Valkyrie Profile est que l'on dispose d'un temps limité pour le finir, puisque Ragnarok approche. Heureusement, il ne s'agit pas d'un temps réel limité, mais d'un nombre d'actions limitées. Le jeu est en effet découpé en 8 chapitres, chacun étant composé d'un nombre de périodes qui varie selon la difficulté (peu en facile, beaucoup en difficile). Chaque action que l'on effectue utilise un certain nombre de périodes : ainsi entrer dans une ville en fera passer une, alors que visiter un donjon usera deux périodes. Le nombre de choses que l'on peut effectuer au cours d'un chapitre est donc limité, mais pas de panique : on a largement le temps de faire tout ce qu'il faut, et il n'arrive jamais que l'on doive choisir entre tel et tel endroit à visiter, faute de temps pour faire les deux (sauf si on se débrouille comme un manche bien sûr ^^). En terme de gameplay, la conséquence principale de ces périodes est que le leveling à outrance devient impossible, ce qui n'est pas un mal, puisque ça signifie également qu'il n'est pas nécessaire.
Au cours d'un chapitre, Lenneth devra faire trois choses : tout d'abord trouver des guerriers dont l'heure de la mort approche pour recruter leur âme, écumer des donjons afin d'éliminer les forces du mal et endurcir les Einherjar, et enfin envoyer 0, 1 ou 2 Einherjar à Odin durant chaque chapitre pour renforcer l'armée des Aesirs (les Dieux nordiques).
Pour ce qui est du recrutement, il va falloir préparer quelques paquets de mouchoirs car les choses sont claires dès le début : si quelqu'un doit être recruté, il doit mourir, de préférence de manière dramatique, injuste et moralement douloureuse! On aura donc droit à de multiples scènes dramatiques et l'on assistera à la mort de la totalité des héros que l'on pourra recruter (une grosse vingtaine). Et là où le jeu réussit son pari, c'est que chaque scène est suffisamment morflante pour que le joueur se fasse prendre à chaque fois (surtout que l'on ne sait pas à l'avance quel intervenant va mourir dans chaque scène, hehe, comme c'est vicieux). Emotion dans les chaumières donc.
Cependant, on pourra reprocher au jeu qu'à l'exception de deux ou trois héros, on entendra plus parler des autres une fois recrutés : ils pourront se battre à nos côtés ou être envoyé à Asgard, mais il n'interviendront plus sur le scénario. On se retrouve donc avec une vingtaine de personnages dont le background et la personnalité semblent assez fouillés, mais qui sont au final sous exploités...
Sur ces recrutements, il va falloir en envoyer quelques uns à Odin, si l'on ne veut pas encourir la fureur divine du Godfather, heu... du Allfather. Evidemment, le choix sera difficile, car un héros envoyé à Odin sera perdu pour Lenneth. Il faudra donc choisir judicieusement qui envoyer, tout en essayant de respecter les besoins des Aesirs à la guerre (entre chaque chapitre, Freya, la plus puissante des Aesirs après Odin, nous indiquera de quel type de héros Asgard a besoin, recommandations de plus en plus complexes à satisfaire au fil des chapitres, surtout si on veut la vraie fin).
Enfin, le coeur du jeu, là où il trouve toute son excellence, hormis sur le scénario de la vraie fin, c'est dans les donjons. Déjà, et plutot original pour ce qui se présente comme un RPG, on les parcours en 2D à la manière d'un jeu de plate-forme. On se déplace donc sur un seul plan, et les déplacement en profondeur servent à changer de salle (en appuyant sur haut ou bas, selon le changement de plan). De plus, Lenneth a plusieurs mouvements à sa dispositions qui font de l'exploration des donjons des passages très plate-formesques. Elle peut sauter, donner des coups d'épée (qui permettent d'entamer les combats avec l'initiative entre autre) et balancer des cristaux aux utilisations multiples (escalader un mur, immobiliser un monstre, déclencher des mécanismes, etc...). Ces possibilités permettent l'élaboration d'énigmes diverses et de level design vraiment intéressants et variés, surtout sur les donjons de la seconde partie du jeu.
Et enfin, j'ai gardé le meilleur pour la fin (comme ça, seuls ceux qui auront été suffisamment patients pour arriver jusque là ou qui ne se seront pas endormis en lisant tout ce blabla pourront savoir de quoi il retourne), à savoir les combats!
Et oui, faut bien les entrainer nos petits Einherjar, et pour ça rien de mieux que de tatanner quelques morts-vivants pas assez morts, ou quelques bestioles qui ont rien demandé à personne mais qui ont une sale gueule.
On a donc à faire à un système entre le tour par tour et le temps réel. Pendant un combat, une team comporte quatre combattants parmi lesquels figurera obligatoirement Lenneth. Les trois autres pourront être choisis dans notre large groupe d'Einherjar et seront des combattants au corps à corps, des archers ou bien des mages. L'idée géniale de Valkyrie Profile est d'avoir assigné à chaque bouton du pad (Carré, Croix, Triangle et Rond) un personnage. Ainsi, si Lenneth est à gauche de la formation, un appui sur le bouton carré la fera attaquer ou contre-attaquer.
En fonction de l'arme équipée, chaque personnage pourra réaliser entre une et trois attaques par tour. Dès lors, on peut s'amuser à concevoir des combos vraiment trippant, en appuyant en même temps sur plusieurs boutons, ou en séquence, puis en réappuyant sur l'un des boutons pour déclencer la deuxième attaque d'un perso, etc...
Mais ce n'est pas tout, chaque attaque qui connecte au cours d'un combo fait monter une jauge d'énergie qui une fois à 100 permet de déclencher un coup spécial surpuissant, différent pour chaque personnage et d'une beauté graphique qui ravit les mirettes! Et il est également possible, avec un peu de stratégie et de vivacité de linker ces coups spéciaux et d'en réaliser 4 au cours d'un même tour, ce qui permet de réaliser des enchainement dévastateurs qui sont un réel plaisir à sortir. Evidemment, on ne peut pas faire ça à tous les tours, grâce à un système de points d'actions qui limite l'utilisation abusive. Ajoutez à ça la possibilité de contre-attaquer et l'existence d'un grand nombres de skills permettant d'élargir les possibilités au cours des batailles et on se retrouve avec un système de combat ultra addictif, très dynamique et vraiment agréable à jouer. Du vrai bonheur!
Un mot sur la qualité graphique et sonore tout de même avant de conclure. Graphiquement, je pense qu'il est difficile de reprocher quoi que ce soit à Valkyrie Profile : les environnements sont soignés (peut être un peu ternes, mais ça va avec l'ambiance mélancolique du jeu) et les fonds sont magnifiquement détaillés, alors que les personnages sont bien animés et leurs sprites propres comme il faut. Mention spéciale aux chara design vraiment excellents : J'ai trouvé tous les personnages très charismatiques (ce qui rend d'autant plus dommage leur sous utilisation...).
Quant aux compositions musicales de Motoi Sakuraba, elles confèrent au jeu une ambiance parfaitement dans le ton du scénario. Entre la mélancolie extrême des phases de recrutements et de scénarioet les rythmes endiablés des explorations de donjons. Un sans faute à ce niveau d'après moi.
Bon, je crois que j'ai fait le tour. Ce jeu est tout simplement sublime, ses seuls défauts étant le manque d'utilisation de personnages pourtant très charismatiques, ainsi que la mise en place lente du scénario qui ne se révèle qu'après l'accomplissement de conditions impossibles à découvrir sans aide.
Mais malgré cela, c'est un jeu que tout amateur de RPG et de belle histoire se doit de faire et de finir, pour connaître un moment d'émotion vraiment magique.
Un petit détail tout de même : le scénario est axé autour d'une histoire d'amour... Amateurs d'hémoglobine et de complots politiques ce jeu n'est pas pour vous!
Note globale : 17/20 (avec la vraie fin... beaucoup moins sans, car l'émotion ressentie au cours du scénario participe vraiment énormément de la qualité globale du jeu)
(désolé pour la longueur et le manque de screenshot, ce dernier détail n'étant toujours pas ma tasse de sake ^^)
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