Dooood
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Fable The Lost Chapter
Machine : pécé
genre : A-RPG
Lorsque Fable est sorti sur X-Box, une grande communauté de joueurs a été extrêmement déçu de ce qu'offrait le titre, comparé à ce que promettait Peter Molineux à l'époque où il parlait du fameux Project Ego. Seulement, il n'en restait pas moins que Fable, en tant que tel, était un jeu rudement bon. Un an plus tard, nous pouvons enfin profiter du jeu sur une version PC. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que l'on se glisse dans la peau de son personnage et que l'on découvre le monde fabuleux qui s'offre à nous en pénétrant en Albion, et en laissant de côté tout ce l'on nous promettait pour se contenter de ce que l'on a, et c'est déjà pas mal!
Passons rapidement sur le scénario, somme toute peu original de Fable. On incarne un garçon qui vit une petite vie pépère aux côtés de ses parents et de sa soeur. Cependant, un jour, le village se fait attaquer par des méchants très méchants qui décident de faire un barbecue géant dans le village. Et comme ils n'ont pas de combustible, ils font tout simplement cramer la totalité du village, en tuant au passage les habitants parce qu'ils avaient oublié de passer acheter des saucisses et des merguez et n'avaient donc rien à manger. Bref, notre héros en culotte courte survit au massacre en étant sauvé par un certain Maze, membre de la Guilde des Héros, un ordre de mercenaire ammoral qui n'infléchit pas ses membres vers le bien ou le mal, mais seulement vers le gain de renommé. Ainsi, notre héros va pouvoir se lancer dans une quête épique de vengeance qui lui fera parcourir le monde d'Albion pour découvrir où son destin doit le mener.
Seulement, et c'est le point central de Fable, notre héros pourra s'incliner aussi bien vers le bien que vers le mal, selon qu'il décide d'être un preux chevalier défenseur de la veuve et de l'orphelin (enfin, surtout de la veuve, quand même), ou un vilain pas beau serial killer psychopate notoire. Ce choix appartient au joueur, et il pourra fléchir dans un sens ou dans l'autre à n'importe quel moment de la partie et sera libre de changer de voie s'il se rend compte que celle sur laquelle il s'est engagé n'est pas celle qui lui convient. C'est bien joli de pouvoir être aussi bien gentil que méchant, mais la vraie question est de savoir ce que cela implique en terme de jeu.
En premier lieu, d'un point de vue visuel, l'apparence du héros sera grandement modifiée en fonction de son alignement, et ce graduellement, tout au long de son évolution sur le chemin du bien ou du mal. Ce n'est qu'un détail, mais il est tout à fait appréciable et assez comparable, finalement, à ce que l'on pouvait observer dans KOTOR, en plus ambitieux tout de même.
Ensuite, les réactions des gens à l'égard du héros ne seront pas les mêmes. S'il est bon, il sera acclamé, les gens seront enchantés à son approche, et les femmes tomberont amoureuses de lui rien qu'en apercevant un bout de son visage délicatement masqué par un casque en plate d'un sex appeal absolu! S'il est mauvais, cependant, les gens auront peur et s'écarteront de son chemin, les gardes se méfieront de lui, et les femmes tomberont toujours désespéremment amoureuses de lui, parce que quand t'es méchant t'es cool, et être cool c'est être sexy!
En plus de cet alignement, les réactions des gens vis à vis du héros seront également modulées par deux autres facteurs : l'attractiveness traduira, en gros, la sex attitude du héros, alors que scariness exprimera la peur qu'il est capable de faire ressentir rien qu'en posant son regard sur une personne. Ces deux facteurs dépendent entièrement de l'aspect physique véritable du héros : ses vêtements, son poids (t'es obèse, t'es moche, t'es maigre, t'es beau, ils se posent pas trop de questions chez Big Blue Box), ses tatouages, sa coiffure, sa barbe, sa moustache... On aura compris que l'apparence du héros est très largement customisable, ce qui compense largement l'impossibilité de choisir son look ou son sexe en début de partie.
Nous avons donc un héros poupée barbie dont les actions entrainent des conséquences manifestes chez les gens qu'il croise, mais que peut il bien faire dans ce monde (pas si) vaste. Et bien des quêtes pardi! Trois types de quêtes sont à notre disposition.
Tout d'abord, les quêtes de bronze, qui se trouve au détour des chemins ou dans les villes et sont en général soit très simples, soit très longues (du genre trouver des poupées réparties sur toute la surface du jeu). Ces quêtes apparaissent ponctuellement à certains endroits, au fur et à mesure de l'avancement du scénario : il sera donc nécessaire de revisiter plusieurs fois les régions que l'on a parcouru si l'on veut toutes les découvrir.
Il y a ensuite les quêtes argent : celles-ci sont disponibles à la guilde des héros et se présentent comme des contrats. Elles permettent surtout de gagner beaucoup d'argent et de renommée et il est donc assez important de les réaliser puisque de la renommée dépend le nombre de quêtes à notre disposition, et de l'argent dépend pas mal de choses, évidemment.
Enfin, on a les quêtes dorées, qui font avancer le scénario et seront soit disponibles à la guilde des héros, soit se débloqueront de fil en aiguille au cours des événements.
Mais pour avancer et pouvoir réaliser toutes ces (peu) nombreuses quêtes, il faudra devenir fort, très fort, et acquérir de l'équipement de plus en plus puissant. Pas de soucis à ce niveau cependant. Qu'on le veuille ou non, le héros sera un demi-dieu à la fin du jeu, et l'augmentation de puissance se fait avec fluidité et selon un principe à la fois très simple et très addictif. Selon que l'on use de la force, de l'adresse ou de la magie, on accumule trois type d'expérience qui correspondent à chaque domaine d'expertise. En plus de cela, on a également une expérience générale que l'on acquiert en ramassant les orbes vertes droppées par les ennemis que l'on massacrera à la pelle. Cette expérience pourra être dépensée pour acquérir de nouveaux pouvoirs, un surplus de vie ou de magie, plus de force, plus de vitesse, etc... Le nombre de caractéristique à améliorer est réduit au minimum, mais le nombre de sorts à apprendre est assez conséquent et tous ont leur utilité. Ainsi, on aura facilement tendance à s'orienter vers un personnage polyvalent, et on y sera, de toutes manières, pousser par le jeu qui propose d'affronter chaque situation d'une manière qui sera grandement facilité par la possession de tel ou tel pouvoir.
Ce système d'évolution est très attractif et très gratifiant, et est clairement l'une des forces qui rendent le jeu intéressant et accrocheur. On notera d'ailleurs, que l'age du héros augmente avec le nombre de point d'expérience qu'il dépense, ce qui influe sur son apparence. Pas d'inquiétude cependant, car le héros ne pourra pas mourir, puisqu'il arrêtera de vieillir lorsqu'il aura 65 ans (hum ^^). On évitera d'ailleurs de se poser des questions sur le fait que le héros passe de, en gros, 10 à 65 ans au cours du jeu, alors que l'apparence des personnages secondaires ne changera jamais...
La finalité de ce système d'évolution réside évidemment dans l'activité principale de tout héros qui se respecte, à savoir le charclage en règle de monstres et de bandits! On peut alors découvrir toute la saveur du gameplay de Fable, largement transcendé dans cette version PC, comparé à la version X-Box. Les actions sont disponibles via les clics de la souris, et des combinaisons de touches judicieuses permettent de lancer des sorts, de frapper au corps à corps ou de sortir son arc, en passant de l'un à l'autre en un clin d'oeil et très instinctivement, passé la phase d'adaptation. On a, de plus, à notre disposition des touches de raccourcis affiliés au touches numériques, ce qui améliore encore la facilité de contrôler le personnage (il sera ainsi très aisé de boire une potion ou de lancer un sort de type soin ou ralentissement du temps sans avoir à switcher en mode magie, qui se révèle plus utile pour les pouvoirs offensifs).
Un vrai bonheur à ce niveau, donc, même si le sytème de lock des ennemis est quelques fois un peu hasardeux.
Le jeu est également parsemé de quelques mini-jeux qui détendent (ou énervent ^^) entre deux missions : On a ainsi la possibilité de se marier (la polygamie étant authorisée, voire encouragée ^^), de participer à un coucours de shoot au poulet, de pêcher, de creuser, de trouver tout un tas d'objets éparpillés dans le monde, de résoudre des énigmes (simples) permettant d'ouvrir des portes qui donnent accès à de puissants objets, etc... Bref, il y a une multitude de choses à faire, et bien que le jeu, si l'on trace sa route, soit très très court, il sera possible d'y passer tout de même pas mal d'heures en s'amusant sur tous ces petits détails qui font la richesse du jeu (sans parler de la forte tentation de le faire une fois en gentil, et une fois en vilain, bien que l'expérience se révèle au final assez décevante, car peu de choses changent, en réalité).
Voyons maintenant ce que cette version Lost Chapter possède de spécifique. Une fois la partie du jeu correspondant à ce que l'on a connu sur X-Box terminée, le jeu continue et enchaîne sur une nouvelle partie du scénario. On a ainsi accès à une nouvelle terre juqu'alors inaccessible, et on est gratifié de nouvelles quêtes principales. Que les choses soient claires, cependant, il ne s'agit que de 6 nouvelles map, et l'histoire de Lost Chapter ne représente pas beaucoup d'heures de jeu (si l'on peut parler d'heures ^^). Cependant, il n'y a pas que ça. Lost Chapter se dévoile en réalité durant tout le jeu, à travers l'ajout de quêtes inédites, de nouveaux personnages, d'une map inédite sur le continent principal (Darkwood Bordello), de nouveaux objets, etc... Il ne s'agit donc en rien d'une refonte du jeu, ou de l'ouverture sur une nouvelle quête principale de grande envergure, mais bien d'un ajout d'un peu de tout, qui se révèle, au final, plutôt satisfaisant!
Le jeu n'oublie pas non plus de profiter pleinement de la puissance des PC par rapport à la X-Box, en se targant de graphismes de toute beauuuté qui donnent toute leur saveur à des environnements enchanteurs et immersifs, malgré le cloisonnement des déplacements à la KOTOR. La musique n'est pas non plus en reste, puisqu'il suffit de citer le compositeur pour avoir une idée de la qualité à laquelle on peut s'attendre : Danny Elfman, rien que ça, vient prêter sa touche à un jeu qui n'en demandait pas tant pour être déjà excellent; je pense que tout est dit!
En bref (car il est temps, je crois, de conclure, pour ceux qui ne se sont pas encore endormi en lisant ce test ^^), Fable : The Lost Chapter est une superbe adaptation qui n'a rien perdu de sa magie en changeant de medium, bien au contraire, et qui, si l'on oublie les attentes déraisonnables que l'on pouvait lui accorder, se révèle être plus que satisfaisante et totalement recommandable pour qui aime découvrir des mondes enchanteurs et immersifs.
L'intérêt est sûrement moindre pour ceux qui ont déjà gouté à la version X-Box, puisque les ajouts (autres que graphiques et gameplay) sont finalement peu nombreux bien que largement répartis dans le jeu.
Note globale : 16/20
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