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Disney. Pour certains, ce nom est synonyme de rêve, pour d’autres de cauchemar. Monde enchanté et féerique donnant l'illusion d’une enfance éternelle pour les uns, multinationale avide et cynique conditionnant les enfants afin qu’ils soutirent de l’argent à leurs parents pour les autres, la firme Disney ne laisse personne indifférent.
Même si elle a chaud aux fesses depuis quelques années à cause de la multiplicité et du taux d'agressivité de ses concurrents, et du fait qu’elle n’arrive plus à refaire les mêmes scores qu’avant, la poussant à pondre des suites insipides de leurs plus fameux dessins animés, l’entreprise Disney bénéficie toujours de cette auréole magique qui apaise les parents. Pas de violence au pays de Mickey par exemple. Vraiment ? Et la scène où le chasseur abat à bout portant la mère de Bambi sous ses yeux ? Ah mais c’est pas violent ça, c’est beau, nuance ! Aaaah, d’accooooord…
Comme certains célèbrent l’anniversaire du Christ en se payant une prostituée, des familles entières s’envoient le Disney de Noël chaque année… Ça devient une habitude plaisante. Les mômes adorent ça en plus et les parents n’y voient que des avantages. Une séance de ciné ou un DVD dans le lecteur et ils ont la paix assurée pendant deux heures. Messages subliminaux, allusions racistes et logique WASP ne sont que pures légendes dans ces dessins animés… C’est comme Mac Do, c’est conditionné pour être bon dans l'instant et les dégâts irréversibles ne seront visibles que bien des années plus tard…
L’avantage d’une telle boîte, c’est qu’elle est pleine aux as et n’hésite donc pas à mettre en œuvre des moyens conséquents afin d’obtenir un résultat optimal. Ils sont même très exigeants là-dessus et n’hésitent pas à faire revoir la copie lorsqu’ils jugent que ce n’est pas satisfaisant. Un mauvais jeu estampillé Disney ferait tâche dans leur monde factice où tout doit être parfait. D’ailleurs, la plupart du temps, c’est la compagnie Disney elle-même, par l’intermédiaire d’une de ses nombreuses filiales, qui se charge de le programmer. On est jamais si bien servi que par soi-même ! Cela nous donne donc des produits ludiques bien souvent de qualité supérieure. Il faut juste se mettre d’accord avec sa conscience ensuite…
Coup d’œil rapide sur les jeux Disney sortis sur la bonne vieille Sega Master System
THE LION KING
Le Roi Lion fut le plus gros succès commercial de Disney et une fierté totale pour eux. Problème, c’est que ce film n’est en rien original et qu’il fût volé sans vergogne aux Japonais. Ben oui, l’original, Jungle Taitei d’Osamu Tezuka, connu par chez nous sous le nom du Roi Léo, existe depuis les années 60 au Japon et l’histoire est exactement la même. Pur hasard d’après Disney… Malgré la grogne nipponne, bien que le film cartonna quand même chez eux et le fait que le Studio Tezuka sortit un an plus tard un long-métrage de leur roi lion à eux, la boîte japonaise ne porta pas plainte contre ce plagiat honteux vu que attaquer Disney était une cause perdue d’avance. Aux USA, ce n’est pas celui qui a raison qui gagne le procès, mais celui qui a le plus d’argent…
Ça partait donc très mal pour ce jeu, surtout avec les puristes. On insère donc la cartouche sans ménagement dans la console, on allume en grognant, prêt à pourfendre le jeu, et là, on est séché ! Les graphismes sont beaux, très respectueux du film mais c’est surtout l’animation du petit lion qui est étonnante. Il se promène ou court d’une façon extrêmement réaliste. On pense à Prince Of Persia d’ailleurs, avec des mouvements très fluides et décomposés.
N’étant à la base qu’un banal jeu de plate-formes, The Lion King n’en reste pas moins prenant. La maniabilité est à son maximum, on fait tout ce qu’on veut. On saute, on s’accroche aux branches (il a été croisé avec un singe ce lion !) pour gagner toujours plus en hauteur, on chope des bonus, on étrille des ennemis à coups de griffes ou en boule. On s’amuse ! Même pour le rugissement, qui paralyse un temps les adversaires, la console fait un effort, avec un cri de petit chat mutant pas content, et pourtant quand on connaît la faiblesse de ses capacités sonores, on se dit que c’est vraiment un exploit.
Un superbe jeu, beau, prenant, magnifiquement animé, malgré un fond assez scandaleux. On ne pardonnera pas mais on jouera beaucoup. Hypocrisie quand tu nous tiens...
THE JUNGLE BOOK
Le Livre De La Jungle, bouquin écrit par Rudyard Kipling pour les crétins qui ne le sauraient pas, est un film assez déglingué de Disney. On en retient surtout l’ours qui se gratte ou danse avec son tutu en feuilles de palme…
Bien que réalisé par la même boîte que The Lion King (Virgin), The Jungle Book n’a pas bénéficié du même traitement de faveur, c’est vraiment moins bon. Graphismes moins beaux, moins de couleurs, un son basique à mort et surtout, l’animation n’est pas fameuse. C’est assez raide et bien loin de la souplesse du Roi Lion.
Le concept du jeu fait penser à Donkey Kong Country sur Super Nintendo. On est dans une jungle, on chope des bananes, on saute de lianes en lianes, faut faire gaffe aux animaux ennemis… A part les grands fans du Livre De La Jungle (ça existe ça ?...), ça n'intéressera pas vraiment les autres.
Pas un grand jeu, bien que correctement réalisé, mais ce n'était pas non plus un grand film alors...
ALADDIN
Les histoires que sélectionne Disney sont toujours les mêmes : un couple dont tout sépare mais qui s’aime d’une façon très platonique... Ils sont ensuite séparés. Alors l’un des deux amoureux devra ensuite retrouver son aimé(e) malgré tout un tas d’embûches mais il sera aidé dans sa juste cause par des faire-valoir, le plus souvent des bestioles débiles que l’on crée uniquement pour les vendre en peluche ensuite. On traverse des moments de doutes, de suspense, de désespoir mais on retrousse ses manches, on pète la gueule au méchant et tout se termine bien, avec peut-être un baiser à la fin mais sans la langue, faut pas déconner non plus ! Cette recette gluante fait la fortune de Disney depuis plus de 50 ans, on ne change que le décor. Là, avec Aladdin, on déplace l’histoire chez les bougnoules. Beuaaaarrrhhh !!
Ce jeu sur SMS ne serait qu’un jeu de plate-formes de plus s’il ne se différenciait pas par quelque chose de rare sur cette console : un scrolling différentiel dans le second niveau. C’est incroyable ! Tout le décor se déplace en même temps que votre personnage et suivant l’angle. Ça c’est de la prouesse technique et rien que ça vaut le coup d’œil !
Sorti de ça, Aladdin n’épate pas vraiment la galerie. Pourtant, c’est réussi. L’animation des personnages est bonne et rapide, les graphismes et décors sont jolis et variés, on s’amuse mais on en fait vite le tour. D’autant plus que le jeu est plutôt fastoche.
Le jeu idéal pour les gosses à l’époque de sa sortie mais les plus vieux ont dû trouver ça un peu « just »…
CASTLE OF ILLUSION
Même si Mickey ne va pas tarder à tomber dans le domaine public du fait de son grand âge, la mascotte N°1 de Disney a largement été rentabilisée et continue encore à rapporter de l’argent. Castle Of Illusion fut la première sortie de la souris sur SMS et ce fut un coup de maître.
Oublions le scénario classique de la méchante sorcière et du coup des gemmes magiques à rechercher dans différents niveaux, on se croirait presque dans Final Fantasy tellement c'est débile... Non, le jeu repose uniquement sur son ambiance et son animation. Rarement cette dernière ne fut aussi bonne sur cette console. La maniabilité est impeccable. On peut même dire que Sonic est battu.
Pour se débarrasser de ses adversaires, Mickey n’utilise bien évidemment pas d’armes. Il se sert soit d’objets qu’il trouve (pierres, coffres etc.), en les balançant, ou tout simplement à coups de fesses en leur sautant dessus !
Le jeu n’est pas très dur mais certains passages, comme celui du niveau des horloges, vous demanderont de nombreux essais. C'est plein de bonnes idées et de trouvailles irrésistibles, on se retrouve devant des objets de tous les jours en format géant, les boss sont drôles et pas bien méchants. C'est du Disney. Seul inconvénient, la musique, stridente, aiguë et en boucle, qui vous rendra fou.
Un jeu tout bonnement extraordinaire en tout ou presque, ludique, prenant, pas bête et un des piliers des jeux de plate-formes sur la SMS. Fabuleux.